Les prochaines semaines seraient propices à un léger remaniement ministériel, selon les milieux politiques avertis, qui toucherait, plusieurs ministères de souveraineté. Des informations persistantes circulent sur un éventuel remaniement ministériel qui serait dicté par de nouveaux impératifs politiques liés à la conjoncture. Le premier concerné serait le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, dont la nomination, une année plus tôt, avait soulevé un tollé politico-médiatique. Belkhadem serait partant, davantage victime de la... conjoncture internationale! En effet, sa nomination surprise obéissait à une stratégie d'ouverture diplomatique vers des pays arabes et islamiques considérés autrefois comme hostiles, tels que l'Iran de Khatami ou le Soudan d'Omar El-Bachir. Sa réputation notable au sein des pays arabes, dont les pays du Golfe, avait permis au Président Bouteflika de négocier, au mieux, une détente avec ces Etats. Sur le plan interne, la nomination de Belkhadem avait quelque peu apaisé les milieux conservateurs au sein du FLN et des islamistes. Or, depuis les attentats du 11 septembre, la conjoncture a considérablement changé. Belkhadem ne présenterait plus le profil idéal pour occuper ce poste eu égard à son alignement sur des thèses considérées comme trop «anti-occidentales». L'épuration opérée au sein du FLN par Ali Benflis ayant achevé la prétention de composer avec les milieux rigides du parti alors que les milieux islamistes affichent un profil bas. Mais selon les milieux politiques avertis, Belkhadem ne perdra pas au change puisqu'il est davantage question d'une permutation de poste avec Ahmed Ouyahia qui quitterait la Justice pour revenir à ses premières amours, à savoir la diplomatie. Malgré sa qualité de ministre d'Etat, Ouyahia n'a pas chômé dans le domaine diplomatique puisqu'il s'est énormément impliqué dans le règlement du conflit érythro-éthiopien ou dans les pourparlers sur le Sahara occidental, délaissant parfois ses prérogatives. Son bras de fer avec les avocats et ses méthodes expéditives au sein du département de la justice lui dictent également un changement souhaité par tous. Sa nomination au MAE, où il a occupé plusieurs postes auparavant, pourrait également constituer un gage qu'offrirait le Président Bouteflika au RND qui serait un des deux pôles, avec le FLN, sur lequel devrait s'appuyer la présidence lors des prochaines élections municipales et législatives en 2002. Mais rien n'indique qu'Ouyahia reviendrait aux affaires alors qu'on indique qu'il serait davantage intéressé par un retrait pur et simple de l'Exécutif pour se consacrer totalement à son parti. Par ailleurs, d'autres sources indiquent que Belkhadem pourrait bien atterrir à la présidence du Conseil constitutionnel à la place de Bouchaïr. D'autres ministères connaîtraient aussi des changements. Celui de la Jeunesse et des Sports pourrait échoir à Hamraoui Habib Chawki, l'actuel DG de l'Entv. Sa notoriété médiatique pourrait contribuer à relancer un ministère qui vit actuellement des tiraillements qui ont mis à mal l'actuel détenteur du poste, Berchiche. Le départ annoncé de son chef de cabinet, Kader Berdja, ne faisant que compliquer une situation devenue intenable. Un autre ministre est aussi sur la sellette. Mohamed Abbou, ministre de la Communication, devrait céder sa place à un professionnel des médias et de la communication pour redynamiser un secteur devenu moribond et qui contraste avec la vitalité de la presse nationale. Le nom d'Abdelkader Khomri, DG de l'Anep, est le plus cité de par son expérience ministérielle, sa connaissance dans le domaine. Mohamed Abbou pourrait se voir confier le poste de ministre de l'Enseignement supérieur qu'il connaît le mieux en sa qualité d'universitaire reconnu. Ces informations pourraient modifier quelque peu le visage d'un gouvernement Benflis dont ce sera le premier réajustement. Des changements qui prendront en considération l'évolution de la donne politique marquée par le début d'une année électorale charnière.