A quelques jours de l'ouverture des JCC, Néjib Ayed et le Comité d'organisation des Journées cinématographiques de Carthage condamnent dans un communiqué avec la plus grande virulence le lâche attentat terroriste qui a visé Tunis, le 29 octobre 2018. «à l'image de la Tunisie, les JCC, lieu de liberté et de résistance, ne plieront pas devant les porteurs de projets obscurantistes et fidèles à leurs convictions, continueront à clamer haut et fort que seule la culture est un rempart infranchissable contre l'ignorance et les entreprises mortifères», a précisé le comité dans un communiqué. Les JCC indiquent que le terrorisme aujourd'hui est un phénomène global et malheureusement personne n'est à l'abri. Mais le festival aura lieu et célébrera les valeurs de tolérance, d'ouverture et de la vie face au nihilisme, affirme haut et fort le comité des JCC. La 29ème édition des Journées cinématographiques de Carthage se déroulera à Tunis du 3 au 10 novembre. Les films seront projetés dans 19 salles de cinéma et pour la première fois à la Cité de la culture, inaugurée en mars dernier. 200.000 spectateurs sont attendus dans les salles obscures tunisiennes et plus d'un million dans les rues de Tunis, qui accueilleront pour l'occasion une cinquantaine de spectacles. Le festival, consacré au cinéma africain et arabe depuis 1966, a reçu pour sa 29ème édition quelque 800 films. Parmi eux, 206 oeuvres ont été sélectionnées, représentant 47 pays. 13 longs-métrages sont en lice pour remporter le Tanit d'or, dont Rafiki, de Wanuri Kahiu (Kenya), Mon cher enfant, de Mohamed Ben Attia (Tunisie) et La miséricorde de la jungle, de Joël Karekezi (Rwanda). Le grand jury, qui les départagera, est présidé par l'Américaine Deborah Young, critique de cinéma et rédactrice en chef de la section film international pour The Hollywood Reporter. En compétition officielle également: 12 courts-métrages de fiction, 11 longs et huit courts-métrages documentaires. La soirée d'ouverture du festival se déroulera à l'opéra de la Cité de la culture durant laquelle sera projeté le film marocain Apatride, de Narjess Najjar. Outre les films en compétition officielle, le public pourra découvrir les films des sections parallèles. L'une d'entre elles est consacrée au cinéma tunisien, avec une sélection de 23 films produits entre 2017 et 2018. Le festival met également à l'honneur le Brésil, l'Inde, l'Irak et le Sénégal. Ces derniers ont proposé chacun une dizaine de films reflets de la création cinématographique de leurs pays. Enfin Carthage Pro, plate-forme du festival, est devenue le rendez-vous incontournable des professionnels. Ces derniers seront invités à participer à trois master classes et à une conférence internationale abordant la problématique des nouvelles méthodes de financement du cinéma. Du 5 au 7 novembre se tiendra également l'atelier Chabaka, conçu pour permettre la rencontre entre porteurs de projets de films et producteurs. A noter une nouveauté cette année: l'attribution d'une bourse d'aide au développement de scenarii, à l'issue de cet atelier. [email protected]