Les cours de l'or noir ont dégringolé 10 séances à la suite pour finir la semaine à 70,18 dollars à Londres. Le baril titille la ligne rouge. Les cours de l'or noir ont dégringolé dix séances à la suite pour finir la semaine à 70,18 dollars à Londres. Alors qu'ils semblaient se diriger tout droit vers la barre des 90 dollars. Ils avaient franchi les 85 dollars le 1er octobre 2018, leur plus haut niveau depuis novembre 2014, après que les pays producteurs Opep et non Opep aient décidé de maintenir la réduction de leur production de 1,8 million de barils par jour, le 23 septembre à Alger. Depuis c'est la descente aux enfers. Le baril a perdu une dizaine de dollars en l'espace de deux mois. Et même s'il reste à un niveau plutôt acceptable, il y a de quoi s'inquiéter. Les économies de la plupart des pays producteurs membres de la coalition Opep et non Opep dépendent essentiellement des revenus que leur assurent leurs ventes de pétrole. C'est le cas de l'Algérie. Ce n'est un secret pour personne, l'économie nationale est sur la voie du redressement depuis que les cours de l'or noir ont connu une embellie significative. Le déficit de la balance commerciale s'est sensiblement réduit. Il est même question de ne plus recourir au financement non conventionnel à partir de 2019 ou à défaut de moins le solliciter en 2018. Il est donc indiscutable que ces objectifs seraient chahutés si les prix venaient à s'effondrer. La rencontre d'aujourd'hui tombe donc à pic. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses 11 alliés, dont la Russie, qui avaient décidé d'assouplir, au mois de juin dernier, leur accord de limitation de la production pour éviter le déséquilibre du marché vont devoir changer leur fusil d'épaule. Une réduction de la production n'est pas à écarter. La conjoncture actuelle conduit en principe à cette hypothèse. Les Etats-Unis ont aussi ouvert grandes les vannes ces derniers mois, la production y grimpant selon les derniers chiffres hebdomadaires au niveau record de 11,6 millions de barils par jour. Les stocks de brut y ont gonflé sans discontinuer au cours des sept dernières semaines. Ce que Riyadh voit d'un mauvais oeil. «L'Arabie saoudite, qui voit la production américaine de pétrole de schiste dépasser celle du royaume et amoindrir le pouvoir de l'Opep sur le marché, envisagerait donc une libéralisation de son industrie pétrolière.» souligne Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Les premiers échos d'un probable serrage des vannes sont parvenus le 6 octobre. «Les prix ont dans un premier temps grimpé avec des informations de presse qui évoquaient une réflexion de l'Opep sur de possibles baisses de production l'année prochaine», avaient indiqué les analystes de JBC Energy. Le comité de suivi de l'accord de l'Opep et de ses 11 alliés se réunira aujourd'hui pour se pencher sur cette question. Le moment tombe à pic surtout que les sanctions américaines contre l'Iran n'ont pas eu l'effet espéré sur les prix. Il était attendu qu'ils flambent finalement ils ont flanché. Il est donc inutile de mettre plus de pétrole sur le marché pour compenser une diminution de l'offre iranienne, apparemment peu affectée par l'«embargo» américain alors que certains producteurs se sont empressés à gonfler la leur. «Plusieurs pays ont, soit pour minimiser l'impact des sanctions contre l'Iran comme l'Arabie saoudite et la Russie, soit pour des raisons propres comme le Nigeria et la Libye, augmenté leur production», a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Le rendez vous d'aujourd'hui à Abu Dhabi servira certainement à remettre de l'ordre dans la «maison Opep non Opep»...