En terminant, vendredi, la séance sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, à 58,80 dollars le baril (en baisse de 3,80 dollars), le plus bas niveau depuis octobre 2017, le Brent, référence européenne du brut, est brutalement passé sous la barre symbolique des 60 dollars. Le baril de WTI, la référence américaine du pétrole, n'est pas mieux loti, il a terminé à 50,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange, enregistrant une baisse de 4,21 dollars, soit 7,7% en dessous de la précédente clôture, atteignant lui aussi, son plus bas niveau depuis un an. Les cours de ces deux références de l'or noir ont perdu plus de 30% de leur valeur depuis le pic du 3 octobre dernier (à 86 dollars pour le brent), et retrouvé leur niveau d'octobre 2017. Les experts expliquent cette baisse notamment par la surabondance de l'offre de pétrole sur le marché, menacé donc de surproduction, et le ralentissement de la demande. Un grand nombre d'investisseurs continuent de parier sur une baisse des cours, et ce, même si les pays exportateurs de l'Opep pourraient réduire leur production lors de leur réunion prévue début décembre. Cette baisse des cours du pétrole intervient quelques semaines après la mise en place de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran, marquées des exemptions, qui ont surpris les analystes par leur ampleur, accordées à huit pays pour le commerce d'or noir. Elle intervient également à deux semaines d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui aura lieu le 6 décembre à Vienne. Les ministres de l'Opep échangeront à cette occasion avec leurs partenaires non-membres de l'Organisation, dont la Russie fait partie, à propos de leurs niveaux de production, tant scrutés par les marchés. «Le ministre de l'Energie saoudien Khaled al-Faleh a assuré jeudi que son pays n'a pas l'intention d'inonder le marché de pétrole», ont rapporté les analystes de Commerzbank. Le 12 novembre, M. al-Faleh avait d'ailleurs déclaré qu'il faudrait réduire la production mondiale de pétrole d'un million de barils par jour afin d'équilibrer le marché. Les experts s'attendent à ce que les pays de l'Opep, avec ou sans leur allié russe, ne laissent pas dégringoler le baril trop longtemps, mais l'Arabie saoudite, qui joue un rôle prépondérant au sein de l'Opep, est confrontée à la pression américaine. En résumé, côté offre, l'Arabie qui a menacé de serrer les vannes pour réduire sa production, mais ne l'a pas fait, et, en plus, l'embargo américain contre les exportations de pétrole iranien, n'a pas créé de choc. Les experts évoquent aussi la production de pétrole de schiste aux États-Unis, d'où une offre abondante, en contraste avec les prévisions économiques du FMI ou de l'OCDE, qui prévoient un ralentissement de l'expansion économique l'année prochaine, avec pour conséquence une baisse attendue de la consommation de produits pétroliers. Pour sa part, le prix du panier de référence du brut de l'Opep s'est établi à 62,08 dollars le baril jeudi, contre 62,33 dollars mercredi, a indiqué l'Organisation pétrolière sur son site web. Introduit en 2005, le panier de référence des pétroles bruts de l'Opep comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola),Djeno (Congo), Oriente (Equateur), Zafiro (Guinée Equatoriale), Rabi light (Gabon), l'Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export ( Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigéria), Qatar Marine(Qatar), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (UAE) et le Mery (Venezuela).