La hausse touchera certains services notamment l'eau, l'électricité, le gaz, la vignette automobile, les transports... De nouvelles charges seront imposées aux citoyens à partir de 2006 pour combler le déficit de fiscalité douanière induite par la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne, a estimé l'expert international Malek Mebarek Serrai. «Nous aurons beaucoup plus de taxes à payer dès l'année prochaine», a déclaré, hier, M.Serrai, joint par téléphone. Selon lui, l'Algérie perd chaque année 10% des droits fiscaux. «L'Etat cherchera à récupérer cette perte auprès des citoyens». L'expert a expliqué que la volonté réelle de l'Algérie qui continue à faire des efforts qualitatifs pour améliorer et assurer un meilleur service lui coûtera plus cher car, dit-il, en contrepartie, une hausse de certaine taxes est inévitable. L'augmentation touchera certains services notamment l'eau, l'électricité, le gaz, les vignettes automobiles, les transports ...etc. Notre interlocuteur nous a également affirmé que l'inflation risque de redémarrer. Dans le même ordre d'idées, la commission des finances et du budget de l'APN a rejeté avant-hier, la mesure introduite dans le projet de la loi de finances 2006 concernant l'augmentation des taxes sur les véhicules à carburant diesel. La commission a rejeté la majoration des tarifs de la vignette automobile pour les véhicules à carburant diesel. Il faut rappeler que deux ans après son entrée en vigueur, l'accord d'association avec l'UE prévoit la baisse des droits appliqués aux semi-produits et aux équipements industriels et agricoles de 20% du droit de base, puis de 30% l'année suivante, puis de 40%, 60%, 80% pour être enfin éliminés au bout de 7 ans. Les droits appliqués aux autres produits connaîtront une baisse annuelle de 10%, pour atteindre 5% du droit de base durant la 11e année avant d'être entièrement supprimés 12 ans après l'entrée en vigueur de l'accord. L'accord prévoit aussi de réduire graduellement les droits de douane et taxes d'effet équivalent applicables aux importations algériennes de l'UE. Ainsi, dès l'entrée en vigueur de l'accord, les droits appliqués aux importations des matières premières sont carrément supprimés. Sur l'entrée en vigueur de l'accord, plusieurs opérateurs économiques, représentants d'organisations de commerçants ainsi que des leaders de partis politiques, notamment le Parti des travailleurs, ont exprimé leurs inquiétudes quant aux retombées de l'accord. La porte-parole du PT, Mme Louisa Hanoune n'a jamais caché son opposition à l'accord d'association signé par l'Algérie avec l'Union européenne. Elle a toujours, lors de ses différentes sorties médiatiques, soulevé les «conséquences mortelles pour la production nationale, et donc les emplois». La présidente du PT avait averti que l'entrée en vigueur de cet accord aura des conséquences dramatiques sur le marché de l'emploi et la fiscalité. Elle affirmait que l'accord va supprimer dans l'immédiat environ 50.000 emplois et générera des pertes annuelles de l'ordre de 140 milliards de dinars dans les recettes fiscales et douanières.