Abderrazak Guessoum, prészident de l'Association des ouléma Guessoum se trouve dans une situation cornélienne, il doit maintenir l'équilibre au sein de l'association sans susciter le courroux de l'aile rigoriste. L'Association des ouléma musulmans algériens ne cesse d'apporter son lot de contradictions et d' «impertinences» sur des questions inhérentes à la société et ses particularités culturelles, religieuses et sociétales en général. Le président de l'Association des ouléma, Abderrazak Guessoum en l'occurrence, vient de susciter une polémique au sein même de sa structure à caractère «éducatif» et religieux. La polémique tourne autour de la fête du Mawlid Ennabaoui, entre le licite et l'illicite. Ce vieux débat qui remonte à des siècles de pratique des préceptes islamiques rebondit à nouveau chaque fois que les aspects festifs sont en rapport avec le calendrier religieux et sa charge traditionnelle liée au cérémonial qui entoure le Mawlid Ennabaoui. L'Association des ouléma se fait piéger dans des débats en son sein montrant ainsi la vulnérabilité et le manque d'homogénéité de son cadre livré à des remous et des rififis sur les questions considérées comme une espèce de clôture dogmatique qui ne nécessite pas que l'on aborde et qu'elle soit interrogée dans ses fondements ou origines. Abderrazak Guessoum ne sait plus à quel saint se vouer, il ne peut pas se voiler la face et trouver un moyen pour contourner la situation au sein de son association qui vient de le mettre dans une épreuve délicate et peu reluisante à son égard. Le président de l'Association des ouléma est contré par ses coreligionnaires qui remettent en cause son «interprétation» quant à la fête du Mawlid Ennabaoui et les préceptes à suivre dans cette célébration sans se permettre des pratiques qui se «contredisent» avec les fondements du dogme musulman. Certains membres de l'association que préside Guessoum rejettent d'emblée la célébration et le recours aux aspects festifs le jour du Mawlid. Lesdits membres se réfèrent à la «fatwa» prononcée par le cheikh Benhanfia Abidine qui était le président de l'instance de la fetwa au sein de l'association. Ce cheikh est allé jusqu'à déclarer «haram» la célébration du Mawlid Ennabaoui. Guessoum se trouve dans une situation conélienne, il doit maintenir l'équilibre au sein de l'association sans susciter le courroux de l'aile rigoriste, mais il est dans l'obligation aussi de trouver une certaine sémantique pour édulcorer la position officielle de l'association pour ne pas provoquer l'ire de l'approche officielle de la tutelle sur cette question. L'Association des ouléma manque de perspicacité quand il s'agit de ses propres contradictions, elle perdure dans l'opacité et les amalgames pour éviter de sombrer dans des divisions qui risquent de l'emporter, mais n'hésite pas de tirer à boulets rouges sur les autres entités politiques et officielles comme c'est le cas par rapport aux réformes entamées par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit précisément. Abderrazak Guessoum n'a pas eu ce «sens» de la mesure quand il s'agissait des réformes qui engageaient l'école algérienne et les manuels scolaires. Guessoum s'est permis le «luxe» du vitriol à l'encontre de Benghebrit en qualifiant ainsi les réformes: «Les réformes actuelles sont conçues dans les laboratoires étrangers», et d'ajouter que «ces réformes sont étrangères à nos valeurs et à notre personnalité. Ces réformes sont condamnées à produire des enfants qui seront tout sauf des Algériens nationalistes et fiers.» (sic). Guessoum prouve, s'il en est, que la démarche de l'Association des ouléma est foncièrement boiteuse et machiavélique à la fois. Le «halal» et le «haram» se sont transformés en une espèce de fantasme, voire de «paranoïa» qui s'exercent à la tête du client. En bref, il s'agit d'un corpus dont la relecture et sa révision doivent se faire sans attendre pour libérer la pensée des clivages du passé et de l'ankylose qui inhibe le processus de la modernité et l'adhésion dans la dynamique civilisationnelle et du progrès universel.