Contre toute attente, la réunion de l'instance de coordination parlementaire des trois formations de l'alliance, entité composée des présidents des trois groupes a reporté sa réunion prévue, hier, au siège du FLN à Alger, à samedi prochain au motif que l'ordre du jour ne “commandait pas une réunion de ce niveau”. En effet, à se fier à une source proche de cette instance, l'ordre du jour devait porter sur la coordination du travail parlementaire. “Il s'agissait essentiellement de se pencher sur la coordination de l'activité parlementaire. On n'a pas tenu la réunion parce que nous avions jugé que ce qui a été fait au niveau des groupes parlementaires était suffisant”, a expliqué Abderazak Mokri, un des représentants du MSP au sein de la commission nationale mixte de l'alliance, joint hier par téléphone. On l'aura sans doute relevé, notre interlocuteur suggère implicitement que la réunion en question n'est pas “nécessaire”, en ce sens que l'essentiel du travail de coordination s'est déjà fait au niveau du parlement. Tel pourtant n'est pas l'avis d'une source proche du RND, laquelle parle simplement d'un report. “Elle est reportée à samedi, mais ce n'est pas vraiment important”, a indiqué notre source. Est-ce à dire qu'il y a du rififi dans l'alliance présidentielle ? Même si les trois partis, en l'occurrence le MSP, le FLN et le RND, composant cette entité politique, affirment à qui voudrait bien les entendre qu'elle se “porte bien”, l'alliance présidentielle ne cesse depuis quelques semaines, du moins depuis l'intronisation du président de la république à la tête de l'ex-parti unique, de montrer quelques signes de cafouillage. Il y a d'abord ce soupçon que prêtent le MSP et le RND au rôle que le chef de l'Etat entend confier à sa famille politique, à savoir le FLN pour les prochaines années. Conforté dans son pouvoir par le président de la république, l'ex-parti unique ne dissimule pas ses ambitions de jouer la locomotive et, par ricochet, revendiquer les leviers de commande qui ne sont pas encore sous sa coupe à l'image de la chefferie du gouvernement. Ensuite, l'amnistie générale : véritable serpent de mer, le projet présidentiel soutenu par le MSP et le courant islamo-conservateur du FLN laisse quelque peu réfractaire le RND, de crainte sans doute de provoquer des grognements intra muros. Une perspective qui ne sera pas sans conséquences sur l'avenir du parti. Enfin, point essentiel de divergence des trois partis : la dernière décision du chef du RND de retirer ses élus de la Kabylie. Destinée à satisfaire une revendication des archs dialoguistes, cette décision d'Ahmed Ouyahia n'a pas suscité l'adhésion du FLN et du MSP, du moins dans l'immédiat. Si le MSP souhaite qu'une solution devait être trouvée dans le “cadre de l'alliance”, un reproche à la démarche solitaire du chef du gouvernement, le FLN, lui, suggère l'association des partis fortement implantés en Kabylie. Il reste à savoir, enfin, si le report n'a pas de lien avec la conférence attendue d'Ahmed Ouyahia demain, même si là aussi, le chef du RND parlera en sa qualité de premier responsable de l'exécutif. K. K.