Le ministre des Finances devant les sénateurs Le ministre des Finances a tenu à mettre en avant le fait que le besoin au financement non conventionnel «baissera». Le grand argentier du pays, Abderrahmane Raouya, était, hier, devant les sénateurs pour présenter le projet de loi de finances. Le ministre a tout d'abord tenu à rappeler qu'en 2019, le président Bouteflika ne veut pas entendre parler de nouvelles taxes. «Il n'y aura pas de nouvelles taxes et impôts dans le texte de cette loi qui a préservé également le caractère social du budget, et ce malgré la crise financière», a t-il rappelé. Un texte qui traduit, dans sa globalité, la continuité des efforts consentis par l'Etat visant à alléger des effets de la récession des ressources financières sur l'économie nationale dans un contexte caractérisé par des tensions pesant sur les équilibres internes et externes du pays sous l'influence du recul des cours du pétrole. Les dispositions législatives prévues dans le projet de loi, a-t-il expliqué, ont pour objectifs l'amélioration des revenus de l'Etat, la coordination et la simplification des procédures, la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, outre l'encouragement et la promotion de l'investissement productif et la bonification des taux d'intérêts bancaires au profit des citoyens. Le texte consacre, à cet effet, la poursuite du contrôle de la dépense publique dans le but de limiter l'impact de ces tensions sur le Trésor public. Surtout que, selon Raouya, les réserves de changes sont appelées à fondre encore plus durant les prochaines années. Le PLF 2019 prévoit un recul des réserves de changes à 62 mds USD en 2019, puis à 47,8 mds USD en 2020, ensuite à 33,8 mds USD en 2021. Rappelant les principaux chiffres du texte de loi, le ministre a fait savoir que le PLF 2019 prévoit une croissance de 2,9% pour l'exercice 2019, contre une croissance hors hydrocarbures de 3,2%. Il a été élaboré sur la base d'un prix référentiel de 50 dollars (USD)/baril de pétrole algérien «Sahara Blend» et sur la base du prix du marché à 60 USD. Pour ce qui est du taux de change du dinar algérien, le même texte de loi indique qu'il devrait se situer autour de 118 dinars/dollar, prix moyen annuel pour la période 2019-2021 avec une inflation de 4,5% en 2019 et 3,9% en 2020 et 3,5% en 2021. Devant des prévisions faisant état d'un recul des exportations des hydrocarbures de 1% en termes de volume, pour s'établir à 33,2 mds USD en 2019, il est prévu une croissance hors hydrocarbures en termes de volume, grâce à la contribution des secteurs du bâtiment et des travaux publics à hauteur de 4,7%, l'industrie (5%), l'agriculture (3,7%) et les services marchands (4%) et les services non marchands (1,8%)... Le PLF 2019 prévoit aussi une baisse de 10,9% des dépenses d'équipement et une hausse de 8,1% des dépenses de fonctionnement, induisant un déficit du Trésor de -10,4% par rapport au produit intérieur brut (PIB) (contre -11% en 2018).