Ce fruit de luxe n'est pas le seul produit qui va être rouvert à l'importation sans limites de quotas. L'importation, sans limites, de la viande fraîche est également de retour... La banane de nouveau une... affaire d'Etat! En effet, ce fruit exotique occupe encore une fois le devant de la scène. Comme il y a presque deux ans lors de l'interdiction de son importation avant de le soumettre au régime des licences d'importation, ce fruit frôle la barre fatidique des 1000 dinars le kilogramme. Un véritable scandale pour les Algériens montés au créneau pour dénoncer cette situation. Une campagne de boycott de ce produit, qui, faut-il le souligner, n'est pas vital, a même été lancée sur les réseaux sociaux. Le gouvernement a décidé de réagir pour sauver ce fruit des plus politiques. Le monopole sur son importation va prochainement être levé. Les six entreprises (cinq privées et une publique, Ndlr) qui ont continué a se sucrer avec la banane, même après l'abandon des tant décriées licence d'importation devront partager le gâteau. Elles ne seront pas seules à avoir l'autorisation d'importer ce fruit. La concurrence sera relancée comme avant mars 2017, date à laquelle elles ont obtenu le fameux sésame, et ce, dans l'espoir de rééquilibrer le marché. C'est-à-dire l'inonder par des bananes afin que le kilogramme revienne aux alentours de 200 DA pour le client final. Les 36 opérateurs qui avaient été exclus lors de l'attribution des licences se frottent déjà les mains afin de revenir en force dans ce marché des plus juteux. Un ouf de soulagement pour beaucoup d'Algériens! Mais il faut avouer que cette affaire de la banane prend des proportions des plus ridicules. Elle mobilise l'opinion publique alors que cela n'est pas indispensable, notamment dans le pays des dattes et des agrumes. Néanmoins, il faut comprendre que la banane a une forte symbolique pour la population. Dans les esprits, elle est le témoin de l'élévation de leur niveau de vie. Frustrés durant des années où elle était un luxe que l'on ramenait dans ses bagages, de retour de voyage que l'on partageait en petits morceaux à toute la famille, pour de nombreux Algériens, elle est devenue un produit que l'on consomme à outrance. Au grand bonheur des importateurs... Qu'importe, tant que cela redonne la... banane aux Algériens! Surtout que ce fruit de luxe n'est pas le seul produit qui va être rouvert à l'importation sans limites de quotas. La viande fraîche est elle aussi concernée par cette nouvelle mesure. Cette activité qui est également limitée à quelques opérateurs, plus précisément 17 (16 privés et un public) va elle aussi se re-libéraliser. Car, comme la banane, cette limitation a provoqué un déséquilibre du marché poussant les prix vers les sommets. Ce qui n'est pas du tout bon pour une année électorale. Le monopole va donc être levé puisque les éleveurs locaux, dont cette restriction des importations était censée les protéger, n'ont pas réussi à couvrir les besoins du marché. Surtout que l'on ne dispose pas d'un office ou d'un instrument d'anticipation des besoins du marché. Ce qui éviterait tout déséquilibre et maintiendrait les prix à des niveaux appréciables. À défaut, l'importation va donc revenir de plus belle puisque les locaux ne suivent pas le rythme. Malheureux!