Des questions et des suspicions S'agissant de l'appareil secret d'Ennahdha, mentionné par le collectif de défense des martyrs Belaïd et Brahmi, des sources bien informées évoquent une prochaine réunion du Haut conseil de la sûreté nationale, jeudi prochain, sous la présidence du chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi. Accusé dans un entretien à France 24 par le secrétaire général de Nidaa Tounes, Slim Riahi, ancien président du Club Africain, de complot contre le président Béji Caïd Essebsi, le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed avait réagi aussitôt en balayant d'un vif propos les dires de celui-ci. Les gouvernements issus d'une légitimité parlementaire claire n'ont aucune raison de tenter des coups d'Etat, a-t-il ainsi répondu. «Existe-t-il un gouvernement doté des pouvoirs les plus étendus dans la Constitution pour envisager un coup d'Etat? C'est une farce!», a martelé Chahed dans un discours devant les députés de l'ARP. «Nous ne serons pas affectés par les propos de certains qui considèrent le retour à la légitimité constitutionnelle et le vote des députés comme un coup d'Etat.» Mais l'ancienne famille politique du chef du gouvernement n'entend pas lâcher prise aisément et c'est pourquoi Nidaa Tounes a remis une couche hier, à la faveur d'une réunion «urgente» de son instance dirigeante, réunion annoncée sur sa page Facebook par la porte- parole du parti, Ouns Hattab en vue d'entreprendre des initiatives pour étayer les accusations de Slim Riahi à l'encontre de Youssef Chahed quant à un présumé coup d'Etat en préparation visant le président en exercice Béji Caïd Essebsi. Les discussions de l'instance exécutive de Nidaa Tounes ont abouti à un appel pressant adressé à l'institution judiciaire, en général, et à celle de l'armée, en particulier, pour «poursuivre les enquêtes portant sur l'appareil secret d'Ennahdha» et faire en sorte que «la vérité soit dévoilée et les auteurs des assassinats» de deux militants de gauche jugés et punis. Surtout, Nidaa Tounes qui a renouvelé, par la même occasion, sa «grande inquiétude» face à la situation socio-économique dégradée dans laquelle se trouve, selon elle, le pays, avec les «dérapages» que cela peut engendrer tant pour les personnes que pour leurs biens, et a réitéré sa demande auprès de la justice militaire qui doit «accélérer» l'examen de la plainte déposée par le secrétaire général du parti, Slim Riahi, contre Youssef Chahed et d'autres personnalités accusées de fomenter un coup d'Etat. S'agissant de l'appareil secret d'Ennahdha, mentionné par le collectif de défense des martyrs Belaïd et Brahmi, des sources bien informées évoquent une prochaine réunion du Haut conseil de la sûreté nationale jeudi prochain sous la présidence du chef de l'Etat, Béji Caïd Essebsi. Le parti de Rached Ghannouchi, quant à lui, n'a pas encore réagi publiquement à ces mises en cause et attend apparemment de savoir quels sont les tenants et aboutissants de cette affaire. Sur un autre registre, on apprend également que Slim Riahi a été convoqué dès son retour de Paris, ces dernières quarante-huit heures, par la brigade centrale des recherches et investigations de la Garde nationale (gendarmerie) de l'Aouïna. Il doit répondre, selon Jawhara FM, d'accusations de blanchiment d'argent au moment où il était encore président du Club Africain. Ladite brigade aurait été alertée par plusieurs membres dirigeants du club convaincus de l'existence de malversations et de blanchiment d'argent dont se serait rendu coupable Slim Riahi en sa qualité de premier responsable du club de Bab Jedid. Comme on peut l'imaginer, les grandes manoeuvres autour de l'élection présidentielle 2019 sont bel et bien lancées et tout porte à croire que les prochaines semaines vont être riches en rebondissements, sinon en «révélations fracassantes».