C'est le deuxième message du chef de l'Etat en quelques jours «L'identité de l'Algérie est sous-tendue par son passé amazigh ancestral,son histoire arabe séculaire et son patrimoine arabo-musulman authentique et, la fidélité à ces constantes est la fidélité à la patrie même.» Le président Abdelaziz Bouteflika continue d'alerter sur les dangers qui guettent la nation. Dans un message adressé hier aux participants à la 20ème Semaine nationale du Saint Coran dont les travaux se sont ouverts à Oran, le chef de l'Etat a, encore une fois, fait état du danger d'«une nouvelle tragédie». Après avoir évoqué les vertus de la fidélité, thème principal de la rencontre, Bouteflika est revenu sur les fruits de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Une charte «née d'une douloureuse crise, ne signifie nullement déchirer la page du passé et oublier la tragédie et ses causes. De même, qu'elle ne nous met pas totalement à l'abri d'une autre tragédie» a dit le chef de l'Etat avant d'ajouter «le danger continuera de nous guetter, si nous ne demeurons pas fidèles à ces martyrs qui se sont sacrifiés pour préserver l'unité de l'Algérie et contrecarrer le discours de la discorde, de la haine et de la discrimination». Dans un long passage de son discours adressé aux «gens du Coran», le président Bouteflika, s'appuyant sur des versets coraniques et des hadiths, va souligner l'importance de la fidélité, sa signification et ses vertus. Il va insister «le prophète (QSSSL) n'a t-il pas affirmé dans un hadith: il n'y a pas de Foi pour celui qui ne respecte pas les dépôts et il n'y a pas de Religion pour celui qui ne respecte pas les pactes''. Un passage qui sonne comme un message politique. Un reproche adressé à ceux qui auraient trahi sa confiance? Ces derniers ne sont pas dignes de confiance, va encore dire le chef de l'Etat en citant un autre hadith «en effet, comment peut-on avoir confiance en celui que le Hadith a défini ainsi: «il ment en parlant, il viole sa promesse et triche si on lui confie quelque chose»». Donnant un second sens à la fidélité, Abdelaziz Bouteflika va parler de «la force d'une nation (qui) se mesure à sa fidélité à son passé, à son patrimoine et à son histoire». Et à ce propos, il va rappeler que «l'identité de l'Algérie est sous-tendue par son passé amazigh ancestral, son histoire arabe séculaire et son patrimoine arabo-musulman authentique et, la fidélité à ces constantes est la fidélité à la patrie même». Raison pour laquelle, le président estime qu'il est «inadmissible, aujourd'hui, que les débats creux et le scepticisme systématique poussent nos enfants au déni de leur histoire, au reniement de leurs prédécesseurs et au dénigrement des constantes de leur identité». Citant de grands ancêtres, Abdelaziz Bouteflika a rappelé que la nation ne peut «délaisser le meilleur pour le pire et se détourner de son patrimoine confessionnel au profit de doctrines. Et si une nation venait à remettre en doute les choix de ses ancêtres, il y a danger, a avertit le président «je me dois de mettre en garde contre le fait que nous pourrions, aujourd'hui, être à l'origine du détournement de nos enfants de leurs aïeux oulémas qui ont défini, pour cette patrie, les fondements d'un référent religieux orthodoxe, inspiré du Coran et de la Sunna et basé sur la modération et le juste milieu (...)». Raison pour laquelle, le président ne va pas finir son message sans exhorter «l'ensemble des organisations de la société, notamment les établissements éducatifs, culturels, scientifiques et médiatiques ainsi que les nombreux et différents secteurs en charge de la sensibilisation de l'opinion publique à assumer leurs missions et à oeuvrer à la conjugaison des efforts au service de l'intérêt général» et cela afin que «les valeurs nationales constituent le solide rempart contre lequel s'échoueront toutes les manoeuvres visant notre identité, notre modération et notre unité religieuse et nationale».