Ce rendez-vous sera une occasion pour exposer des analyses sur les productions poétiques de l'artiste et de leurs rapports avec les contextes socio-historiques, ainsi que de l'analyse de l'adaptation cinématographique du texte «Ttar», des traductions/adaptations faites par Matoub. L'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abritera les 23 et 24 janvier prochain un colloque international sur l'oeuvre poétique de Matoub Lounès, a annoncé Said Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazighes et membre du comité d'organisation. Lors de ce colloque scientifique, l'université de Tizi Ouzou remettra «le Prix de la Mémoire» au Rebelle, a-t-on appris également. Ces événements auront lieu à l'occasion de la commémoration du 63ème anniversaire de la naissance de Lounès Matoub. Le colloque en question est organisé par la faculté des lettres et des langues de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et s'articulera sur plusieurs axes, comme «la relecture des oeuvres du Rebelle, à la lumière des diverses théories littéraires sémiotiques...», précise Saïd Chemakh. Ce dernier indique, en outre, que ce colloque sera une occasion pour exposer des analyses sur les productions poétiques de l'artiste et de leurs rapports avec les contextes socio-historiques, ainsi que de l'analyse de l'adaptation cinématographique du texte «Ttar», des traductions/adaptations faites par Matoub. Saïd Chemakh souligne dans ce sillage que l'oeuvre poétique et musicale de Matoub Lounès a fait l'objet de quelques études de son vivant. Mais après son assassinat, il y a 20 ans, celles-ci ont connu un tel engouement qu'il ne se passe pas une année sans que la parution d'une publication, une soutenance d'un mémoire, un colloque... touchant à la vie et /ou à l'oeuvre de Matoub, soient annoncés. «Soucieux du développement de la recherche universitaire et de sa pérennité dans le domaine amazigh et de sa littérature en particulier, nous nous proposons d'organiser un colloque en hommage à Matoub Lounès», soulignent les organisateurs du colloque qui intervient six mois après celui qui a été abrité par l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa le 25 juin dernier. Notre source précise que ce colloque sera animé par des enseignants-chercheurs en tamazight, mais aussi par ceux d'autres départements des lettres et sciences humaines. L'importance de ce colloque sur le Rebelle Matoub Lounès réside aussi et surtout dans le fait que de grands noms d'universitaires spécialisés dans la culture et la langue berbère et également écrivains seront de la partie comme Zahir Meksem, Kamel Bouamara, Allaoua Rabhi, Mhamed Djellaoui, Hassina Kherdoussi, Kamel Naït Zerrad, Mohand Akli Salhi... Saïd Chemakh qui est le président du comité scientifique de ce colloque rappelle que Matoub Lounès est l'un des rares, sinon le seul chanteur et poète kabyle à avoir évoqué l'université de Tizi Ouzou dans ses chansons en guise d'hommage au rôle que cette institution avait joué dans le combat identitaire amazigh et pour la démocratie en Algérie. Matoub Lounès avait notamment évoqué l'université de Tizi Ouzou dans son texte «Assirem» mais aussi dans son album consacré au printemps berbère intitulé «Yehzen El Oued Aissi» en référence au campus universitaire de Oued Aissi, bastion du combat identitaire. «Quand j'étais étudiant, je me souviens que Matoub n'hésitait jamais à répondre positivement à toutes les sollicitations de la communauté universitaire sans craintes ni hésitation», se souvient Saïd Chemakh. Une anecdote à ce sujet: «Une fois, nous avions édité une revue des étudiants. Matoub avait acheté deux exemplaires en nous les payant à 5000 DA. A l'époque, cette somme était énorme». Le colloque de janvier 2018 et le Prix de la Mémoire sont donc la moindre des choses à faire pour honorer la mémoire de celui qui a sacrifié sa vie pour une «Algérie meilleure et pour une démocratie majeure».