Le wali de Tizi Ouzou, Abdelhakim Chater, a invité, mercredi, les futurs doctorants à s'investir dans ce qu'il a qualifié de vaste champ d'études de recherches et à faire fructifier le legs multidimensionnel de Lounès Matoub qui savait, a-t-il dit, ciseler ses vers et composer des mélodies sublimes. «De son vivant, Matoub a imprimé une marque ineffaçable sur la culture nationale, notamment dans les domaines de la musique et de la poésie. Il a été et il restera une véritable idole intouchable», a-t-il indiqué. S'exprimant à l'ouverture des travaux d'un colloque sur l'œuvre du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, organisé par la faculté des lettres et des langues de l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l'auditorium du campus de Hasnaoua, M. Chater a mis en avant le combat identitaire du chantre de l'amazighité. «Matoub Lounès a aussi marqué les esprits par le combat qu'il a mené, avec conviction, pour la défense de la langue et de la culture amazighes», a observé le premier magistrat de la wilaya. «Nous sommes heureux d'assister à l'aboutissement de ce combat, avec l'officialisation de la langue amazighe, l'inscription de la journée de Yennayer au calendrier officiel des fêtes nationales et la création de l'académie de la langue amazighe dont la composition vient d'être annoncée», a poursuivi M. Chater. Ce colloque, que l'on peut considérer comme un évènement historique à inscrire dans les annales de l'université Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou, laquelle assure un rôle notable dans la diffusion du savoir et la promotion et la sauvegarde du patrimoine national, revêt, a poursuivi M. Chater, un caractère particulier. «Il se tient à quelques jours de la célébration du soixante-troisième anniversaire de la naissance de Lounès Matoub qui savait allier savamment la chanson et la poésie.» Le premier magistrat de la wilaya a, en outre, fait cas d'un prix de la mémoire qui sera décerné à titre posthume, à l'enfant prodige de Taourirt-Moussa, pour, a-t-il observé encore, souligner encore plus la valeur de ce chantre de la culture amazighe, de la liberté, de l'exil douloureux et des affres de la guerre. Rappelant au passage l'approbtion, par le président de la République, du projet de réalisation d'un musée, au village natal de Lounès, destiné à préserver sa mémoire et son héritage artistique et culturel. Quelque 35 communications sont au programme de ce colloque national sur l'œuvre du défunt chanteur et poète Matoub Lounes. Elle seront présentées par des spécialistes issus des quatre départements de langue et culture amazighes et de plusieurs universités du pays dont Tizi-Ouzou, Bejaïa, Bouira, Batna, Alger, Oran et Blida, et aborderont différents aspects de l'œuvre poétique et musicale du chanteur disparu, notamment pour ce qui est des domaines de la littérature, la sémantique, la musique (ses performances en chaâbi), la sémiotique, la rhétorique et la linguistique, mais aussi de l'engagement identitaire du Rebelle. «L'œuvre poétique et musicale de L. Matoub : de la chanson populaire à la chanson engagée», «Ecarts et rébellion dans le texte poétique de L. Matoub», «L'œuvre poétique de L. Matoub : Un livre ouvert sur l'histoire», «Usages syntaxiques particuliers et aspects esthétiques dans la poésie de L. Matoub», et, «Lecture psychologique et psycho-sociale du poème de Lounes Matoub» «Akmedjagh Ywwdhed lawan» sont autant de thématiques retenues par les organisateurs de ce colloque placé sous le thème «L'œuvre de Lounès Matoub revisitée».