L'œuvre du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounès, sera revisitée à l'occasion d'un colloque prévu les 23 et le 24 janvier prochain, à l'auditorium du campus de Hasnaoua. Cette rencontre scientifique, organisée par la faculté des lettres et des langues de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, s'articulera sur plusieurs axes, comme la relecture des œuvres du «Rebelle», à la lumière des diverses théories littéraires : sémiotique… Il s'agit aussi de l'analyse des productions poétiques de l'artiste et de leurs rapports avec les contextes socio-historiques, ainsi que de l'analyse de l'adaptation cinématographique du texte Ttar, des traductions/adaptations faites par Matoub. «L'œuvre poétique et musicale de Lounès Matoub a fait l'objet de quelques études de son vivant. Mais après son assassinat, il y a 20 ans, celle-ci a connu un tel engouement qu'il ne se passe pas une année sans que la parution d'une publication, une soutenance d'un mémoire, un colloque… touchant à la vie et /ou à l'œuvre de Matoub, soient annoncés. Soucieux du développement de la recherche universitaire et de sa pérennité dans le domaine amazigh et de sa littérature en particulier, nous nous proposons d'organiser un colloque en hommage à Matoub Lounès», lit-on dans l'argumentaire de ce colloque, dont la participation est ouverte, selon les organisateurs, aux enseignants-chercheurs en tamazight, mais aussi à ceux des autres départements des lettres et sciences humaines. La date limite de réception des propositions de communications est fixée au 13 décembre, précise Saïd Chemakh, docteur en linguistique berbère et président du comité scientifique, constitué d'un groupe de professeurs et docteurs, à l'image du Pr Kamal Bouamara, Pr Zahir Meksem, Pr Allaoua Rabhi, Mustapha Tidjet, de l'université de Béjaïa, Pr Mhemmed Djellaoui, de l'université de Bouira, Pr Sadek Fodhil, Mohand-Akli Salhi, Hassina Kherdouci de l'université de Tizi Ouzou, Pr Kamal Naït Zerrad et Pr Daniela Merolla, de l'Inalco de Paris, ainsi que Pr Vermondo Brugnatelli et Pr Anna-Maria Di Tolla, de l'université de Naples. Par ailleurs, notons que la date du colloque coïncide avec l'anniversaire de la naissance de l'artiste (le 24 janvier 1956), à Taourirt Moussa, dans la daïra de Beni Doula. Très adulé, surtout pour ses chansons engagées, Matoub Lounès a eu une vie émaillée de beaucoup de troubles. Il avait reçu une rafale de balles tirées par un gendarme à Aïn El Hammam, alors qu'il distribuait des tracts appelant au calme lors des événements d'Octobre 1988. Le 25 septembre 1994, il a été enlevé par un groupe d'individus armés à Takhoukht, près de Tizi Ouzou, avant d'être libéré par ses ravisseurs au bout de 15 jours de captivité et suite à une importante mobilisation en Kabylie. Matoub sera assassiné par les forces du mal, le 25 juin 1998, à Talla Bounane, sur la route de Beni Douala. Malgré sa disparition, il demeure toujours un véritable symbole de résistance. Plusieurs édifices publics arborent son nom en signe de reconnaissance au combat de cet artiste. Notons aussi que de nombreux travaux de recherche ont été réalisés sur l'œuvre et la vie de Matoub Lounès. Ainsi, notons que Lynda Ouatah, du département de langue et culture amazighes prépare une thèse de doctorat sur le «Rebelle». Cela sans parler des thèses de magistère, de mémoires de licence et de master déjà réalisées sur le défunt, dont l'œuvre sera au centre des débats à l'occasion du colloque qui sera organisé en janvier prochain, à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.