Ennahj Edimoukrati a appelé mardi à l'ouverture d'une enquête «transparente» sur les circonstances de la mort de Lembarki L'affaire Ben Barka, les centres de détention secrets, l'élimination d'opposants, ainsi que la violation à grande échelle des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, constituent de véritables bombes à retardement pour le royaume chérifien. L'assassinat, la semaine dernière du jeune Lembarki Hamdi Mahjoub est l'une des facettes tragiques des pratiques barbares du système du makhzen. Cette fois la rue marocaine, qui vient de commémorer le trentième anniversaire de la marche verte dans la totale indifférence fait pression sur le roi Mohammed VI, au lendemain des incidents d'El Ayoun. C'est le cas du parti d'opposition Ennahj Edimoukrati a appelé mardi à l'ouverture d'une enquête «transparente» sur les circonstances de la mort de Lembarki, survenue le 30 octobre dernier suite aux tortures infligées par des agents du Groupe urbain de sécurité (GUS). «Les événements tragiques qui se déroulent dans les territoires occupés du Sahara occidental ne sont pas seulement des crimes commis par des agents de sécurité, mais une politique systématique d'un régime qui a privilégié l'approche sécuritaire et la politique de corruption au lieu d'une gestion démocratique et transparente du dossier du Sahara occidental» estime la même source. Par ailleurs, Ennahj Edimoukrati rappelle à la classe politique marocaine que leur silence (...) est «inacceptable moralement et politiquement». De son côté, l'association marocaine des droits de l'homme a affirmé que le jeune Lembarek «est mort sous la torture qui lui a été infligée par des agents de la police marocaine». Une violence barbare exercée par les agents de la police à l'encontre du jeune sahraoui. L'association qui exige une autopsie, dénonce les pressions exercées sur la famille du défunt tendant à l'enterrer le plus vite possible, pour éviter que la vérité soit établie sur les circonstances de sa mort. Il est donc clair que Tazmamart et autres centres de torture ne sont finalement que la face visible de l'iceberg. La découverte, récemment de pas moins de 50 corps d'opposants au régime de Hassan II, relance le débat sur la violation des droits de l'homme à grande échelle par le makhzen. Les corps en question ont été exhumés des fosses découvertes dans le sud du pays par l'Instance équité et réconciliation (IER), une structure installée en 2003 par le roi Mohammed VI. A noter que les victimes sont décédées dans les années 1970, 1980 et au début des années 1990 dans les centres de détention «non officiels» de Tagounit, d'Agdz et de Kalabt Mgouna (sud-est), indique un communiqué de l'IER. Acculé de toutes parts, le roi Mohammed VI préfère verser dans la diversion, en décidant d'entamer des consultations avec les partis politiques, pour, dit-il conférer plus d'autonomie pour le Sahara occidental. «Nous avons décidé de consulter les partis politiques, eu égard à leur rôle fondamental dans les grandes questions nationales, pour voir comment ils conçoivent concrètement l'exercice de l'autonomie dans le cadre de la souveraineté du royaume», a dit le souverain lors d'un discours radio-télévisé à l'occasion du 30eme anniversaire de la «Marche verte». Une pratique bien connue dans le royaume chérifien, à chaque fois que la communauté internationale exercent des pressions sur lui, dans le cadre du règlement du conflit du Sahara occidental conformément à la légalité internationale.