Les dernières précipitations enregistrées au mois de septembre n'ont pas permis de remplir les barrages. La sécheresse qui sévit depuis des années en Algérie a touché particulièrement la région Ouest du pays, aujourd'hui contrainte d'envisager des mesures permettant une rationalisation de la consommation. Comment mobiliser de l'eau pour couvrir les besoins de l'agriculture, l'industrie et la consommation des ménages, est aujourd'hui un véritable casse-tête pour les responsables en charge du secteur. Mais ce qu'il y a lieu de retenir ce sont les efforts des pouvoirs publics à fournir un effort pouvant à l'horizon 2020 éponger le déficit prévisionnel de 2 millions de m3. Les dernières précipitations enregistrées au mois de septembre n'ont pas permis de remplir les barrages en majorité envasés au point de perdre de leurs capacités de stockage. Si pour l'industrie et la consommation des ménages la solution des stations de dessalement d'eau de mer paraît la mieux indiquée, pour l'agriculture seules les retenues collinaires et les barrages paraissent comme le remède à un problème qui dure depuis plus d'une décennie. Actuellement, l'agence nationale des barrages a lancé plusieurs projets en cours de réalisation. Outre le barrage d'Aïn Youcef dans la wilaya de Tlemcen prévu pour une capacité de 27 millions de m3, un autre projet de petit barrage sera incessamment lancé pour emmagasiner les eaux de l'Oued Kramis dans la wilaya de Mostaganem. Ces projets s'ajouteront à d'autres opérations d'envergure visant la réhabilitation de certains sites par des opérations de désenvasement ou de consolidation. Dans ce registre, le cas du barrage de Hammam Boughrara pollué par l'affluent Oued El-Maleh infecté lui, en amont par les rejets de la ville d'Oujda au Maroc. Cette infrastructure reste actuellement inexploitée malgré les énormes quantités d'eau qui y sont stockées. Des études ont permis d'envisager un plan de sauvetage pour ce barrage très important pour l'agriculture dans le périmètre irrigué de Maghnia en phase d'extension et pour tous les fellahs de la bande frontalière. Un autre segment pourra apporter son concours à l'élimination des effets de la sécheresse sur l'agriculture. Il s'agit du projet MAO (Mostagenem-Arzew-Oran). Actuellement cette opération qui consiste à fournir les besoins des ménages et des agriculteurs d'Oran et Mostaganem à partir de l'Oued Chelif est en pleine phase de concrétisation. Le ministre de l'hydraulique avait, lors de sa visite dans la région, inauguré la prise de Chelif qui permettra déjà dans un premier temps, de couvrir les besoins de la région de Mostaganem en attendant la finalisation des voies d'acheminement vers le réservoir de Canastel (Oran) actuellement en phase de réalisation. Le projet (lots 1-2 et 3)barrages Chelif, Kerrada et adduction et station de pompage, affiche un taux appréciable de réalisation et pourra être livré plus tôt que prévu selon les prévisions des responsables du secteur qui affichent un optimisme serein. Pour la ville d'Oran qui baigne au-dessus d'une nappe d'eau saumâtre, il est prévu, outre les apports fournis par le projet MAO et par la station de dessalement d'eau de mer d'Arzew rentrée en phase d'exploitation depuis le mois d'octobre dernier, de mobiliser d'autres ressources à partir du barrage de Fergoug (Relizane) et Sidi Abdelli dans la wilaya de Tlemcen. Il est prévu également la réalisation de petites stations de dessalement d'eau de mer dans plusieurs localités de l'Oranie comme celle de Bousfer qui fournit actuellement 3000 m3/j aux populations de la corniche ou encore celles prévues à Beni Saf dans la wilaya d'Aïn temouchent et Ghazaouet dans la wilaya de Tlemcen. Il faudrait préciser dans ce contexte que 70% des eaux de l'Oranie proviennent des barrages et à ce titre, les infrastructures de stockage de surface (barrages et retenues collinaires) dépendent essentiellement des précipitations, c'est pourquoi il est compréhensible aujourd'hui de voir les fellahs scruter le ciel et implorer le moindre soupçon de nuage qui y passe. En attendant, un autre effort est fourni par la multiplication de stations de traitement des eaux usées qui pourront mobiliser plus que les 30% des besoins de l'agriculture qu'ils couvrent aujourd'hui.