De violents combats à Hodeïda, malgré la trêve Un responsable de la coalition menée par l'Arabie saoudite qui intervient militairement au Yémen en soutien au gouvernement a confirmé que la trêve serait appliquée à partir de mardi. Un cessez-le-feu dans la province yéménite de Hodeïda sera appliqué à compter de ce soir, à minuit, selon les Nations unies qui ont évoqué des «raisons opérationnelles» alors que cette trêve devait initialement entrer en vigueur la semaine passée. Jeudi dernier, des délégations du gouvernement et des rebelles Houthis ont conclu un accord en Suède prévoyant une cessation immédiate des hostilités. De violents combats et des raids aériens se sont toutefois poursuivis ce week-end dans la région de Hodeïda (ouest), principal front du conflit yéménite ces derniers mois. Selon des habitants de Hodeïda joints par téléphone, des combats sporadiques ont encore lieu lundi, à l'est et au sud de la ville portuaire par où transitent l'essentiel de l'aide et des importations alimentaires du pays. La fin des combats interviendra d'ici quelques heures, a toutefois assuré un responsable de l'ONU. «Oui c'est vrai», a-t-il dit, sous le couvert de l'anonymat, à propos d'informations selon lesquelles la trêve devait finalement être appliquée à compter de mardi 00h00 locales. Ce même responsable a justifié ce timing par des «raisons opérationnelles», sans autre précision. Un responsable de la coalition menée par l'Arabie saoudite qui intervient militairement au Yémen en soutien au gouvernement a confirmé que la trêve serait appliquée à partir de mardi.«Le mécanisme pour appliquer l'accord n'est pas encore clair et nous sommes dans l'attente d'une annonce de l'ONU à ce propos», a-t-il toutefois déclaré, sous le couvert de l'anonymat. Selon les termes de l'accord annoncé jeudi dernier par l'ONU, le cessez-le-feu devait initialement entrer «immédiatement» en vigueur à Hodeïda. Un retrait des rebelles des ports de Hodeïda, Al-Salif et Ras Issa est aussi programmé pour le 31 décembre et celui des forces progouvernementales et des rebelles de la ville de Hodeïda est prévu pour le 7 janvier, a indiqué le responsable de la coalition. Il a assuré que la coalition ferait «tout son possible pour respecter la trêve à moins que les Houthis la violent» et s'est montré sceptique sur la capacité de ces derniers à la respecter, estimant qu'ils n'avaient «historiquement jamais respecté les éthiques de guerre». Face à la poursuite d'affrontements, dans lequel au moins 29 combattants sont morts selon des sources progouvernementales, l'émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, a exhorté les belligérants à respecter l'accord de trêve. Dans un tweet, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) s'est inquiétée de «la poursuite des combats à Hodeïda», ajoutant que ses équipes soignaient de nombreux civils blessés. Une grande prudence reste de mise quant à la viabilité du cessez-le-feu: depuis le début du conflit en 2014 date à laquellle les rebelles Houthis venus du nord ont notamment pris la capitale Sanaa, sept trêves négociées par l'ONU n'ont pas tenu. La dernière en date, quasi inespérée, a été négociée au milieu de pressions internationales sur les parties pour qu'elles mettent fin à un conflit qui a provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire au monde. La guerre au Yémen a fait au moins 10.000 morts et des millions de personnes sont menacées de famine. L'Arabie saoudite conduit depuis 2015 une coalition armée qui intervient au côté des forces gouvernementales yéménites. Les rebelles sont eux soutenus par l'Iran, qui réfute toutefois toute implication militaire. Riyadh est particulièrement sous pression internationale depuis l'affaire du journaliste saoudien Jamal Khashoggi -tué début octobre dans le consulat de son pays à Istanbul-, qui a considérablement nui à son image.