En règle depuis quelques années, le squat du foncier public et privé s'invite de nouveau à Béjaïa. La course au gain facile fait des émules et les dépassements ont lieu au grand jour. Boulimat, la coquette station balnéaire sur la côte ouest de la wilaya de Béjaïa subit de plein fouet ce fléau, qui prend des proportions alarmantes au point de défigurer tout un site, qui aurait pu constituer une merveille pour la région. Hélas, c'est loin d'être le cas! Alors que les autorités ont récemment instruit les maires de la région côtière afin de procéder à la démolition des constructions illicites, qui se trouvent sur le territoire de leurs communes, des individus sans scrupules ont squatté un terrain privé à Boulimat et engendré de graves dégâts à la flore. Les héritiers Hassissen, propriétaires des terrains ont découvert le pot aux roses, il y a une semaine. La machine destructive des squatteurs est passée par là. Conséquences: une retenue collinaire détruite, une trentaine d'oliviers incendiés et l'endommagement de la piste menant à l'oliveraie. L'engin rétro-chargeur, réquisitionné, à cet effet, par les squatteurs n'a rien laissé au hasard dans l'opération de défrichage et de terrassements. Un véritable «massacre», estiment les héritiers Hassissen qui ne sont pas restés les bras croisés. Après avoir fait appel à un huissier de justice qui a constaté les dégâts sur les lieux, les victimes des squatteurs sont allées saisir les autorités. Le wali, le maire de la commune de Béjaïa, la direction du cadastre et le parc national de Gouraya ont été alertés dans un courrier, appuyés par le constat de l'huissier de justice. On croit savoir que le parc national de Gouraya envisage également de se constituer partie civile dans cette affaire, et s'apprête à déposer plainte contre X pour destruction d'une trentaine d'oliviers, bien du PNG offert à la famille Hassissen. Par ailleurs, on apprend de sources sûres que l'opération de démolition des constructions illicites entamée l'été dernier, reprendra ce dimanche dans la localité de Beni Ksila. Les pouvoirs publics affichent de nouveau leur volonté d'éradiquer ce phénomène dans une entreprise qui ne sera pas de tout repos, sachant l'ampleur qu'a pris la situation ces 20 dernières années.Le laxisme affiché des années durant, a fait tellement de dégâts que toute entreprise de réhabilitation risque de buter sur les oppositions et pas des moindres, sachant que le gros des personnes, ayant construit de belles demeures localement, relèvent de la catégorie dite «intouchable». Pratiquement toutes les localités de la côte ouest du littoral de Béjaïa sont touchées par ce fléau, qui a pris de l'ampleur lors de la décennie noire. L'insécurité aidant, les squatteurs défrichent les terrains publics, qu'ils revendent à des particuliers venus d'ailleurs. Ces derniers, en quête de quiétude, achètent sans retenue sans même se soucier de la légalité des transactions.