Il est impératif pour l'Algérie d'investir dans la fabrication de médicaments traitant les maladies lourdes et chroniques, afin de sortir de la dépendance à leur importation. La donne a changé dans le secteur du médicament. Les 10 dernières années ont connu un pas de géant dans la production pharmaceutique en Algérie. En effet, en 2008, le pays ne fabriquait que le quart des médicaments consommés. Aujourd'hui, la part des médicaments fabriqués localement s'élève à 65% selon le cabinet londonien Oxford Business Group, qui a publié un rapport sur son site Internet. Le même cabinet prévoit une croissance dans l'industrie pharmaceutique dans le pays, avec notamment l'élargissement de la gamme de médicaments fabriqués. À titre d'exemple, l'entrée en production prévue en 2021 d'une usine de production de médicaments de traitement du cancer. L'usine sera le fruit de la collaboration d'Ipsen et de son partenaire algérien Isly Holding. Cette usine permettra de réduire la facture d'importation des médicaments d'oncologie. Le rapport note l'impératif d'investissement dans le développement de médicaments contre les maladies lourdes et les maladies chroniques. Le ministère de la Santé estime à 5 millions de dinars le coût de chaque nouveau cas de cancer. Maladie dont les médicaments représentent plus de 60% du budget des pharmacies publiques. Le rapport indique, en citant le réseau national des registres du cancer, qu'il y a tous les ans entre 42 000 et 45 000 nouveaux cas de cancer enregistrés. Ce chiffre pourrait atteindre 61 000 à l'horizon 2025. «Le développement de l'urbanisation et l'évolution des modes de vie ont entraîné une incidence croissante des taux de cancer, de maladies cardio-vasculaires et de diabète», selon le même rapport. C'est pour cela qu'il est impératif pour l'Algérie d'investir dans la fabrication de médicaments traitant ces maladies, afin de sortir de la dépendance à leur importation. À défaut, la sécurité sociale risque de rencontre des «difficultés», selon OBG. Un complexe pharmaceutique a, dans ce sens, été inauguré en octobre dernier. Le complexe de Sanofi Algérie fabriquera plus de 100 produits différents, dont des médicaments contre des maladies cardiologiques, neurologiques et contre le diabète. L'Algérie a néanmoins fait un pas de géant en ce qui concerne l'équipement de traitement du cancer. Les appareils de radiothérapie, au nombre de 7 en 2013, ont été multipliés. On en comptera bientôt 38 dans le secteur public, et 10 dans le privé. C'est-à-dire plus de 12 nouveaux accélérateurs de radiothérapie supplémentaires qui seront disponibles. Il est à noter qu'en 2017, les délais d'obtention d'un rendez-vous pouvait atteindre 2 ans.