Ces séances de travail porteront également sur la prévention et la répression du financement du terrorisme et du blanchiment d´argent. L'Algérie est devenue au cours des quatre dernières années, la plaque tournante de la lutte antiterroriste dans le monde. Ses positions affichées au lendemain des évènements du 11 septembre aux Etats-Unis, des attentats de Madrid et de Londres lui ont valu respect et considération auprès de nations qui durant la décennie du terrorisme se contentaient de suivre en spectateurs la tragédie algérienne. D'ailleurs lors du dernier sommet de l'ONU l'expérience algérienne a été largement évoquée par les participants, qui voient en notre pays un exemple à suivre. Le séjourqu'effectuera du 12 au 14 novembre une délégation de la direction exécutive du Comité contre le terrorisme des Nations unies (CTC) en Algérie, est une preuve de l'intérêt que suscite l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste. Durant ce séjour, indique-t-on de sources bien informées, la délégation tiendra des séances de travail thématiques avec les représentants des institutions nationales concernées pour examiner l´évolution du cadre juridique et judiciaire de prévention, de répression et de lutte contre le terrorisme et l´état de la coopération internationale dans ce domaine. Ces séances de travail porteront également sur la prévention et la répression du financement du terrorisme et du blanchiment d´argent ainsi que sur les questions douanières et de protection des sites stratégiques et installations portuaires et aéroportuaires. Ce dernier point a, rappelons-le, fait l'objet de manoeuvres conjointes en Méditerranée entre les forces navales algériennes et américaines, l'objectif étant de prévenir toute attaque terroriste à l'intérieur de nos eaux territoriales. dans cet esprit, la délégation effectuera, au cours de son séjour en Algérie, des visites dans certains «sites spécifiques» et sera reçue «par de hautes instances nationales», ajoute-t-on de même source. Il est donc clair que aussi bien dans le cadre de l'Otan, qui vient de participer à un séminaire international à Alger ou dans le cadre de l'Union européenne, dont la réunion des 5+5 s'est tenue, hier en France, ainsi que dans l'espace de Barcelone qui célébrera bientôt son dixième anniversaire, l'Algérie occupe une place de choix. A noter que l´action du Comité contre le terrorisme, dont l´Algérie assure la vice-présidence, a été revitalisée, rappelle-t-on, par la création, en mars 2004, d´une Direction exécutive, partie intégrante du secrétariat de l´Organisation des Nations unies (ONU) avec pour mission d´assurer le suivi et la mise en oeuvre des décisions du comité. Conçu comme l´instrument essentiel de l´action de prévention et de lutte contre le terrorisme international menée par l´ONU, le Comité contre le terrorisme est chargé de veiller, en tant qu´organe de mise en oeuvre, au contrôle et au suivi de l´élaboration par les Etats membres de l´organisation onusienne du cadre juridique approprié pour la lutte anti-terroriste. Pour ce faire, les Etats membres sont tenus de présenter des rapports détaillés sur les dispositions juridiques et les mesures pratiques mises en oeuvre pour prévenir et réprimer les actes, méthodes et pratiques du terrorisme, déclarées contraires aux buts et aux principes des Nations unies, tels que définis dans la résolution 1373 du Conseil de sécurité, adoptée en 2001 juste après les attentats du 11 septembre. A titre de rappel, cette résolution constitue le fondement de l´action internationale en matière de lutte contre le terrorisme et la référence en termes d´orientation dans les actions menées pour éradiquer ce fléau qualifié, à juste titre, de «menace à la paix et la sécurité internationales». Au 30 septembre 2005, le CTC a reçu, à titre indicatif, 622 rapports des 191 Etats membres de l´ONU. «A l´instar de ces pays, l´Algérie a présenté, à ce jour, cinq rapports: un rapport principal en date du 27 décembre 2001 et quatre rapports complémentaires dont le dernier a été déposé le 25 avril 2005», a indiqué la même source. L'Algérie qui prépare l'arsenal juridique régissant les nouvelles mesures d'amnistie décrétée dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale constituera sans doute un cas concret pour la délégation onusienne.