Le ministre des Finances français, M.Thierry Breton, sera prochainement à Alger. La coopération économique entre Alger et Paris s'accentue de plus en plus. En visite en France, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, et son homologue français, M.Thierry Breton se sont entretenus jeudi dernier des moyens d'intensifier la coopération bilatérale. Résumant grosso modo le contenu de la rencontre, M.Medelci dira: «Nous avons mis le maximum de conditions pour que la coopération s'intensifie, notamment sur le plan institutionnel avec ses différents volets dont la fiscalité, le cadastre, le Trésor». Cette déclaration traduit, encore une fois, la volonté, voire le souhait du gouvernement français, à reconsolider ses relations économiques avec l'Algérie. Consciente du poids du marché algérien, la France tente à tout prix d'accroître sa part. C'est pour cela d'ailleurs qu'elle veut accélérer les discussions afin de traduire sur le terrain le partenariat stratégique. Il y a lieu de rappeler que les deux pays ont signé en 2004, un «aide-mémoire sur le partenariat pour la croissance et le développement», qui prévoit un ensemble de mesures de soutien à la présence économique française en Algérie. En vue d'achever ce processus dans les plus brefs délais, le ministre français des Finances, M.Thierry Breton, est attendu prochainement à Alger pour poursuivre les consultations et mettre en route le partenariat. Lors de la visite qu'il a effectuée en novembre dernier à Alger, M.Breton a procédé à l'examen de la phase technique du projet. Il ne reste en fait que la phase pratique qui sera entérinée, certainement, lors du déplacement du ministre français. Comme il sera probablement question de conclure des contrats de gaz avec le département de l'énergie. La France a d'ailleurs, exprimé son souhait d'augmenter la part du gaz algérien sur son marché qui est de 12% actuellement. M.Breton sera précédé par la ministre déléguée au Commerce extérieur, Mme Christine Lagarde, qui est attendue à Alger les 3 et 4 juin prochain à l'occasion de la Foire internationale d'Alger. Ce défilé de ministres français à Alger explique bien leur inquiétude de perdre le marché algérien. Plusieurs ministres ont déjà fait le déplacement en Algérie ces derniers mois, parmi eux, M.Dominique Perben, ministre des Transports et M.Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, ainsi que le ministre français délégué à l'Industrie, M.François Loos. Or, il n'en demeure pas moins que les résultats des visites de hauts responsables français restent très maigres sur le terrain puisque aucun investissement digne de ce nom, n'est à signaler. Alors que les échanges commerciaux entre les deux pays ont été multipliés par 2,5 depuis 1997 et s'élèvent à 8,3 milliards d'euros en 2005, les investissements français restent insignifiants avec 34 millions d'euros en 2004. Par ailleurs, le ministre délégué auprès du ministre algérien de l'Intérieur Dahou Ould Kablia a estimé hier que les relations franco-algériennes souffrent «peut-être de petits points qui fâchent». «Cela devrait être aplani pour qu'un traité d'amitié soit signé entre les deux pays», a-t-il précisé en marge de la 12e réunion de la Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale (Cimo).