Le menu de la visite de M.Breton sera amputé d'un important dossier, celui des assurances. Les secteurs des finances, de l'énergie et de l'industrie, seront au centre des discussions entre M.Thierry Breton et les responsables algériens. Le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie qui effectue, aujourd'hui, une visite éclair en Algérie, tiendra, en fin d'après-midi, une conférence de presse au cours de laquelle il dévoilera les résultats de sa visite, la troisième depuis 2005. Selon les premières informations, M.Breton et son homologue algérien, Mourad Medelci, procéderont à la signature d'un accord de coopération financière, portant sur la promotion des investissements français en Algérie. Comme ils co-présideront un «Comité stratégique», au cours duquel sera annoncée l'institution d'une rencontre annuelle entre les deux ministres. Par ailleurs, la France échaudée par la crise gazière entre Moscou et Tbilissi, et qui veut assurer, à moyen terme, ses approvisionnements en gaz naturel, accorde à la coopération en matière énergétique une importance capitale. C'est d'ailleurs, le gros morceau de cette visite, qui sera ponctuée par la signature entre Sonatrach et Gaz de France (GDF) de deux contrats gaziers. Le premier contrat porte sur la vente de gaz naturel algérien à travers le gazoduc algéro-espagnol Medgaz, et le second, sur la réservation par Sonatrach d'une capacité de regazéification sur le terminal de Montoir (bassin parisien). A noter que le futur gazoduc Medgaz qui reliera, à compter de la fin 2008, Beni Saf à Almeria (Espagne), impliquera le groupe GDF à hauteur de 12%, soit un financement de 640 millions d'euros, et franchira, dès 2007, la Méditerranée sur 200 km vers l'Espagne. Pour Gaz de France, cet investissement contribuera à hisser, d'ici à 2010, l'Algérie, dont les exportations vers l'Europe vont bondir de 40% d'ici à 2015, au deuxième rang de ses fournisseurs derrière la Norvège, et à égalité avec la Russie. Cependant, le menu de la visite de M.Breton sera amputé d'un important dossier; celui des assurances. Ce qui expliquerait le fait que le séjour de M.Breton soit écourté. En effet, Alger et Paris auraient différé, en dernière minute, la solution de leur contentieux sur les assurances dont le règlement devait être annoncé à l'occasion de cette visite. Ce qui retardera l'installation de certains assureurs français en Algérie. Il convient de rappeler qu'en 1966, l'Algérie avait demandé aux assureurs français d'arrêter leurs activités en Algérie et confié aux compagnies algériennes le versement des rentes (accidents de travail, notamment) et l'indemnisation des sinistres à leur charge. Alors que l'Algérie opte pour un examen au cas par cas de ce dossier, Paris préfère un accord gouvernemental global. Par ailleurs, les deux ministres examineront les nouvelles opportunités de coopération dans les secteurs de l'agroalimentaire, de la pharmacie et de l'automobile. Au volet des échanges commerciaux, la France occupe le 2e rang des Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie après les Etats-Unis, et au 1er rang des IDE hors hydrocarbures. D'autant plus que lors d'une récente déclaration, la présidente de la Chambre du commerce et de l'industrie de Paris, Mme Elizabeth Ducottet, plus de 280 entreprises françaises sont actuellement implantées en Algérie, ayant créé 8000 emplois et envisagent d'en créer 3000 nouveaux d'ici à 2009. En matière d'investissements directs, les IDE français ont atteint 140 millions d'euros, en hausse de 75% sur 2004. Paris a importé pour 3,2 MDS d'euros de produits énergétiques algériens durant les neuf premiers mois de 2006, et veut sécuriser ses approvisionnements de gaz algérien à travers des accords de long terme avec l'entreprise publique d'hydrocarbures Sonatrach. Ce qui sera fait aujourd'hui.