2000 combattants des forces spéciales sont dans le nord du pays «Nous avons vaincu le groupe Etat islamique en Syrie, la seule raison pour moi pour laquelle nous étions présents pendant la présidence Trump.» C'est par ce tweet que Donald Trump a annoncé, jeudi, le retrait prochain des forces américaines. Très critiquée par les alliés occidentaux des Etats-Unis, mais aussi par les élus démocrates et certains républicains du Congrès, la décision surprise du président Donald Trump de retirer les forces armées américaines du nord de la Syrie n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre. Et pour cause! Elle serait intervenue lors d'un entretien téléphonique qu'il a eu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui n'a eu de cesse depuis des mois de mettre en garde Washington contre le risque d'un affrontement entre soldats turcs et américains alors que l'offensive d'Ankara contre les FDS kurdes est programmée jusqu'à la fin de la «menace». Arguments à l'appui, le président Erdogan a mis sur la table un contrat de plus 3,5 milliards de dollars pour l'achat de missiles américains et il s'est en outre engagé à poursuivre la lutte contre les terroristes du groupe auto proclamé Etat islamique. L'entretien a eu lieu, précisent les sources à la présidence turque qui ont nourri les médias, le 14 décembre dernier quand il fut question entre les deux chefs d'Etat de coopérer d'une «manière plus efficace» au nord de la Syrie. «Nous avons vaincu le groupe Etat islamique en Syrie, la seule raison pour moi pour laquelle nous étions présents pendant la présidence Trump.» C'est par ce tweet que Donald Trump a annoncé, jeudi, le retrait prochain des forces américaines de Syrie, confirmant des informations publiées un peu plus tôt dans la presse. En 2017, quelques mois à peine après son élection, le président américain avait déjà manifesté son intention de «faire rentrer les gars au pays», convaincu que les Etats-Unis n'ont pas «vocation à être le gendarme du Moyen-Orient», une position qu'il a réitérée ces dernières quarante-huit heures. Les quelque 2 à 3000 GI des forces spéciales qui se trouvent aux côtés des FDS-YPG dominées par les Kurdes ne peuvent donc pas être surpris par cette décision, pas plus d'ailleurs que les FDS, mais ce qui paraît surprenant, par contre, ce sont les conditions dans lesquelles cette décision a été prise et transmise. Selon le quotidien Hurriyet, C'est la réponse d'Erdogan à la question de Trump qui a entraîné le tweet, le président américain ayant demandé clairement: «Allez-vous nettoyer ce qui reste des éléments de Daesh (EI) si nous venons à nous retirer de Syrie?». Le président Erdogan a confirmé voici quelques jours que l'armée turque va bien lancer une nouvelle offensive en Syrie, à l'est de l'Euphrate, pour déloger les milices kurdes des FDS appuyées par le corps expéditionnaire américain. Qualifiées de terroristes par Ankara, ces milices ont combattu Daesh sous la houlette des forces spéciales américaines et elles se sont même heurtées à l'Armée arabe syrienne dans la province de Deir Ezzor, avec la prétention de baliser un territoire susceptible de permettre la création d'une entité kurde autonome. Les décisions simultanées d'achat d'armes américaines et de retrait des troupes US du nord de la Syrie ont été actées pour favoriser une détente entre les deux pays, membres de l'Otan, après des mois de vives tensions autour du dossier kurde que Ankara entend résoudre coûte que coûte. Les soubresauts ont commencé aussitôt avec la démission brutale du chef du Pentagone, Jim Mattis, mis devant le fait accompli au même titre que les pays alliés de Washington au sein de la coalition internationale. Paris et Londres se sont d'ailleurs dépêchés de «regretter» la décision unilatérale de Trump, saluée par contre à Moscou, pour réaffirmer leur engagement à poursuivre la lutte «contre l'Etat islamique en Syrie», un discours qui masque mal leurs véritables motivations. Reste que la décision du président Donald Trump s'inscrit dans la logique même de son action depuis son investiture et préfigure, d'ores et déjà, l'autre retrait, annoncé également voici des mois et des mois, des troupes américaines en Afghanistan. C'est ainsi que le Wall Street Journal et le New York Times ont d'ores et déjà évoqué le départ des 14.000 GI présents depuis des années sur le territoire afghan.