Le gouvernement yéménite exige en vain le retrait intégral des rebelles du port. Il les accuse de l'utiliser pour importer des armes. Le 30 octobre, les Etats-Unis ont appelé à la fin de la guerre. L'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, a fait des propositions aux belligérants de la guerre du Yémen. Pour schématiser, elles consistent en l'abandon par les rebelles houthis du port stratégique d'Al Hodeïda, au Sud, dans le cadre d'un cessez-le-feu. Le port sera placé sous contrôle conjoint des belligérants. Selon la presse occidentale, qui cite un document onusien, l'ONU évoque aussi l'idée que la coalition militaire progouvernementale sous commandement saoudien cesse ses opérations militaires contre Al Hodeïda en échange d'un retrait des combattants houthis de la ville portuaire. Al Hodeïda, par où entre l'essentiel de l'aide humanitaire au Yémen, serait ensuite placée sous la double tutelle du gouvernement et des rebelles, avec la supervision des Nations unies. Le sort d'Al Hodeïda est au cœur des discussions actuellement en cours en Suède entre les belligérantset l'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths. La situation humanitaire s'est récemment détériorée en raison de l'insécurité à Al Hodeïda, ville portuaire sur la mer Rouge par où transitent 70% des importations yéménites, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Les forces progouvernementales tentent de reprendre depuis des mois cette ville aux rebelles. Le gouvernement yéménite exige en vain le retrait intégral des rebelles du port, et les accuse de l'utiliser pour importer des armes. Depuis mars 2015 Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, l'Arabie Saoudite, à la tête d'une coalition arabe, a lancé une opération militaire aérienne au Yémen contre les rebelles houthis, minorité zaydite d'obédience chiite. Objectif : chasser les houthis de la capitale, Sanaa, qu'ils occupent militairement depuis septembre 2014, et rétablir le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Riyad. Sur le plan régional, l'offensive vise à contrer l'influence de l'Iran. Riyad fait face à une pression internationale grandissante depuis le meurtre, le 2 octobre dernier, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul (Turquie). Le 30 octobre, les Etats-Unis ont appelé à la fin de la guerre. «L'heure est maintenant à la fin des hostilités, ce qui inclut les tirs de missiles et de drones venant de zones contrôlées par les Houthis vers le royaume d'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis», a déclaré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, dans un communiqué. «Les frappes aériennes de la coalition doivent ensuite cesser dans toutes les zones peuplées du Yémen», a-t-il ajouté. De son côté, le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, a appelé «tout le monde» à rejoindre la «table des négociations sur la base d'un cessez-le-feu» qui verrait d'abord un retrait des rebelles houthis de la frontière avec l'Arabie Saoudite, «puis un arrêt des bombardements» de la coalition arabe. L'arrêt des hostilités permettra à l'émissaire des Nations unies pour le Yémen de «réunir» les différentes parties «en Suède», a indiqué le chef du Pentagone au cours d'une conférence à Washington, après avoir rencontré plusieurs dirigeants arabes récemment, en marge du dialogue de Manama. Et de soutenir : «Nous devons faire ça d'ici 30 jours (…), et je pense que l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis sont prêts.» Mais depuis, les discussions entre les deux belligérants entamées à l'initiative de Martin Griffiths n'ont pas du tout avancé.