L'Algérie est classée parmi les cinq premiers pays arabes où le taux d'alphabétisation est le plus important. Comment réduire le taux d'analphabétisme dans les pays arabes, est la problématique des travaux de l'atelier tenu, hier, à l'institut de formation et de perfectionnement des maîtres par le concours de l'Isesco et l'Alesco (organisations islamique et arabe pour l'éducation, la science et la culture). Cette rencontre qui s'étalera sur cinq jours a vu la participation de plusieurs experts venus de l'ensemble des pays arabes. Ces derniers se sont penchés lors de cette première journée sur l'évaluation des programmes d'alphabétisation et d'enseignement pour adulte dans leurs pays respectifs . L'Algérie est plus que jamais concernée par ce phénomène du moment qu'elle est classée parmi les cinq premiers pays arabes dont le taux d'alphabétisation est le plus important. On compte actuellement sept millions d'illettrés dont 35% de sexe féminin et 18% de sexe masculin. Pour ce qui est des régions qui se retrouvent avec le taux le plus élevé d'illettrisme, les études démontrent que les villes les plus reculées sont les plus exposées à ce phénomène telles que les régions de Djelfa, M'sila, Tissemsilt... «Il est vrai que notre pays, explique le ministre lors de son allocution d'ouverture, a consenti d'énormes efforts pour réduire le taux d'alphabétisation à 26,5% en 2002 alors qu'il était de 85% en 1962, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine pour arriver à une réduction de 50% d'ici à 2015.» Cet objectif a été fixé, faut-il le rappeler, lors des travaux de Dakar en 2000. Selon M.Benbouzid, la politique entreprise par l'Algérie depuis l'indépendance en termes de démocratisation de l'enseignement et de sa gratuité, a été à l'origine de la réduction du taux d'alphabétisation et a permis la scolarisation de plus de 97% des enfants qui ont atteint l'âge de six ans. «Cette politique sera renforcée dans le cadre de la réforme du système éducatif par l'introduction du préscolaire, lequel concernera d'ici à 2008 600.000 enfants et aura un caractère obligatoire», souligne le ministre. Une telle rencontre ne peut être que fructueuse pour notre pays qui tend à tirer les bonnes leçons des expériences des pays arabes dans ce domaine. «Notre intérêt général est de coordonner nos actions pour lutter contre ce phénomène et élaborer des plans d'action selon la spécificité de chaque pays pour pouvoir l'éradiquer», ajoute encore le ministre. Cette volonté de lutter contre ce phénomène a été exprimée par tous les intervenants qui ont tiré la sonnette d'alarme pour dire que les pays arabes «abritent» un nombre important d'analphabètes qui a atteint 70 millions. «Il est vrai que le taux a régressé mais il reste toujours important», indique le président de l'Alesco. A l'issue de cette seizième rencontre, un rapport sera discuté puis adopté concernant la nouvelle vision de lutte contre le phénomène de l'illettrisme.