Directeur de recherche et professeur à la faculté de médecine de Lyon, le professeur Sanhadji s'est exprimé dans un entretien express à L'Expression sur les questions de l'heure telles que la pandémie de la grippe aviaire, la recherche dans le domaine médical dans notre pays et enfin ses projets futurs. Une alerte générale contre la pandémie de la grippe aviaire a été lancée par l'OMS, faut-il s'inquiéter pour notre pays? Il faut dire que l'OMS a tiré la sonnette d'alarme pour sensibiliser les nations contre cette pandémie qui actuellement est au stade de propagation animale. Il ne faut pas s'alarmer car la mutation de ce virus vers l'être humain est très rare. Je ne crois pas qu'il y a risque pour l'Algérie. D'aucuns considèrent que la recherche dans notre pays n'a pas la place méritée; qu'en pensez-vous? Je suis certes établi en France, toutefois je peux dire que pour mon projet de création d'un laboratoire de recherche, il m'a fallu six longues années pour pouvoir le concrétiser et il n'est pas encore opérationnel. Cet exemple vous donne une idée sur la recherche dans notre pays. Il y a certes toute une institution de l'Etat qui s'occupe de ce domaine, mais il y a est que cette dernière ne s'est pas occupée de la vraie recherche, une recherche efficace et utile. Vous avez évoqué le projet de laboratoire de recherche, peut-on en savoir plus concernant ses activités et la date de son ouverture? Oui, mon projet de laboratoire de recherche date de six années, je me suis battu toutes ces années pour pouvoir le concrétiser d'ici une année. Il est implanté à la faculté Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Le projet a été bloqué pour des raisons que j'ignore. En fait, à chaque fois on impute ce retard aux procédures bureaucratiques. Ce que je peux vous dire c'est que le crédit n'a été débloqué qu'en juin 2005. Il est d'un montant de sept milliards de centimes. Ce labo va être spécialisé dans les pathologies immunitaires émergentes et réémergentes telles que le VIH, la vache folle... etc. L'Algérie a abrité un atelier régional en préparation de la célébration de la Journée mondiale contre le sida, en votre qualité d'expert en la matière, peut-on espérer un jour découvrir un vaccin contre cette maladie? Malheureusement, le vaccin ne sera ni pour demain ni pour après-demain. Il faut axer seulement sur la prévention et les médicaments antirétroviraux. Actuellement je prépare une thérapie génique, qui a pour but de stopper l'infection.