Les hommes, âgés de 20 à 49 ans, actifs sexuellement, sont les plus touchés par rapport aux femmes. Comment casser les tabous et inciter les gens qui appréhendent une transmission du virus HIV à se présenter dans les centres de dépistage anonymes et volontaires? Comment faire accepter les sidéens dans une société comme la nôtre qui n'arrête pas de les stigmatiser? Ces préoccupations étaient, hier, au centre des débats entre spécialistes, membres d'associations, responsables onusiens, gens de la presse au forum d'El Moudjahid. Les intervenants ont insisté sur le renforcement des capacités de prévention, notamment du point de vue dépistage et prise en charge des malades. Le président de l'ONU-Sida de la région Ména, M.Oussama Touil, n'a pas omis de souligner les efforts de l'Algérie dans ce domaine. «L'Algérie s'est engagée depuis 1989 à lutter contre cette pandémie, elle a rendu le traitement disponible et gratuit depuis 1998» indique-t-il, seulement, il reste beaucoup à faire du point de vue préventif car les Algériens sont mal informés sur cette maladie, notamment sur les différents modes de transmission, surtout la transmission sexuelle. «Une culture du tabou et du rejet qui facilite la prolifération de la maladie car la révéler mène à l'exclusion» estiment les intervenants. Pour rappel, quelque 605 cas de sida et 1373 personnes séropositives ont été enregistrées en Algérie entre décembre 1985, date du premier cas diagnostiqué et juin 2003 (selon les estimations du ministère de la Santé). Le chiffre concernant le nombre de séropositifs serait inférieur à la réalité en raison d'un dépistage qui n'est pas systématique. Les hommes, âgés de 20 à 49 ans, actifs sexuellement, sont les plus touchés par rapport aux femmes, soit une moyenne de quatre hommes pour une femme. Mais l'écart entre les deux sexes se rétrécit de plus en plus. Les enfants, quant à eux, ne sont pas épargnés puisque 22 cas de sida ont été enregistrés - ce nombre est en augmentation - pour les moins de 14 ans depuis 1985. La prise en charge des malades se fait dans six centres de référence au niveau national, dont deux à Tamanrasset et Sétif et quatre opérationnels depuis 1996 à Constantine, Annaba, Oran et Alger où le taux de personnes atteintes est le plus élevé. La dépense moyenne pour la prise en charge d'un sidéen est de un million de dinars par an. Les personnes porteuses du virus sont estimées, selon la même source, à plus de 600 cas. A Oran, sept nouveaux cas de sida ont été dépistés récemment, ce qui porte le chiffre global des personnes atteintes à 113 depuis le début de l'année. La moyenne d'âge se situe entre 20 et 50 ans.