Au service de consultation des séropositifs et Sidéens, au service Infectieux de l'hôpital d'Oran, hier, tout était normal. Il y avait des patients qui attendaient d'être reçus par leur médecin traitant pour consultation. Il y avait une dizaine de malades, femmes et hommes, dont la plupart ne savaient même pas qu'hier, on célébrait la Journée nationale du Sida. Dans ce service, des chiffres effarants nous ont été communiqués. « Une moyenne de deux nouveaux cas par jour est enregistrée» nous dira-t-on. Et d'ajouter, que de janvier à octobre de l'année en cours, 286 nouveaux cas ont été enregistrés dans ce service- qui assure la prise en charge régulière- de 1.200 Sidéens ». Une bonne prise en charge avec les moyens de bord, bien sûr, est assurée à ces malades. Une responsable de ce service dira « nous manquons de moyens. Il ya des appareils de première nécessité pour la prise en charge des malades qui font défaut dans notre service ». Il s'agit du déterminateur de la charge virale ; un appareil qui détermine la quantité de molécules virales présentes dans un échantillon de plasma sanguin, et le CD4, un autre appareil qui détermine le taux des cellules d'immunité. Pour effectuer ces analyses, les patients doivent se rendre à l'hôpital de Blida ou d'Alger. Par ailleurs, le traitement de la trithérapie est disponible à la pharmacie du CHU. Ce traitement est présenté gratuitement aux malades. On saura que ce traitement coûte à l'Etat- un million de DA par an- pour chaque Sidéen. Il faut savoir que le Service infectieux du CHU d'Oran prend en charge les Sidéens de l'Ouest et du Sud-ouest du pays,- à défaut de centres spécialisés de référence -dans les hôpitaux des autres wilayas. Cela représente une charge pour le Service infectieux du CHU d'Oran, notamment une contrainte pour les malades des autres wilayas. « Les déplacements réguliers sont coûteux pour les malades, dont la majorité sont issus de familles moyennes ou nécessiteuses » nous confiera-t-on. Il faut savoir que cette maladie n'est pas contagieuse, elle est transmissible par contamination. Cependant, 90% des contaminations se produisent suite à des rapports sexuels. « L'infidélité dans le couple est un facteur de transmission du virus HIV. Est c'est le cas de la majorité de nos patients. Il faut sensibiliser les hommes à ce propos, il faut aussi inciter les jeunes à porter les préservatifs pour tout rapport sexuel» dira un médecin. Au Service infectieux du CHU d'Oran, on apprendra que le séropositif peut vivre longtemps, le Sida ne tue pas lorsqu'il est pris en charge au début de la manifestation du virus. Nous avons rencontré, dans ce service, des patients qui y sont suivis depuis des dizaines d'années, une vingtaine d'année pour l'une d'entre-elle. Celle-ci a été contaminée par son mari qui est décédé du Sida. Une responsable du Service infectieux dira à ce propos « Les analyses de séropositivité s'imposent avant le mariage».