Les ministres du FLN, du RND et du MSP défendront les chances de leur parti. Jamais l'agenda politique des partis candidats aux élections partielles n'a été aussi chargé que celui de ce week-end, depuis le lancement de la campagne électorale. La mobilisation est générale au niveau des états-majors des formations politiques. Ces derniers comptent saisir ce dernier virage, avant la date butoir du 24 novembre, pour charmer un lectorat que l'on disait désormais très distant avec la politique, principalement en Kabylie, frappée par une crise qui s'étale dans la durée. Les candidats semblent fixer une stratégie commune, «descendre dans la rue», privilégiant ainsi le contact direct avec les citoyens. Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M.Ali Laskri, a chapeauté hier, une caravane de proximité, dans les communes de Draâ El Kaid, Darguina, Aokas et Tala Hamza avant d'animer une conférence de presse à la salle des fêtes à Tichy. Le FFS a programmé 16 meetings à Béjaia, 5 à Tizi-Ouzou, 3 à Bouira et deux visites de proximité à Boumerdès, durant ce week-end. Le secrétariat national ne semble rien laisser au hasard. C'est ainsi que le dernier jour de campagne, lundi, 21 novembre, sera réservé aux deux meetings centraux à Tizi Ouzou, au niveau de la salle Saïd Tazrout et à Béjaïa, au stade Benallouache. Contacté par nos soins, M.Ali Laskri a déclaré que «le FFS a toutes les raisons d' être rassuré quant à ses chances dans ce rendez-vous électoral». La Kabylie, le principal fief électoral du plus vieux parti de l'opposition, n'est pas près de changer son camp, à en croire notre interlocuteur «c'est ce que nous avons constaté durant notre campagne». Le FLN mobilise ses ministres pour défendre ses chances dans cette bataille électorale. C'est ainsi que nous apprenons, par le biais de M.Bouhedja, porte-parole du parti, que MM.Tayeb Louh, Amar Tou, Said Barkat, Abdelkader Messahel, et El-Hadi Khaldi, troqueront leur casquette de ministre, au moins durant ce week-end, pour se consacrer à leurs activités partisanes. Ces derniers se rendront en Kabylie pour animer des meetings pour certains, et des sorties de proximité pour d'autres. On ne sait pas encore si le secrétaire général du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem, sera de la partie. Pour le moment rien n'est encore arrêté, «nous attendons qu'il rentre du Caire, où il s'est rendu en visite officielle», déclare M.Bouhedja. Le FLN enregistre avec beaucoup «d'optimisme l'ouverture d'esprit chez les citoyens de Kabylie». «Le contact a été très positif avec cette société qui aspire plus que tout à la paix, à la prospérité. Et surtout à sortir de l'isolement dans lequel elle est piégée depuis quatre ans». Les chances du FLN «sont intactes dans cette région, d'ailleurs c'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'entrer en force dans cette course», estime M.Bouhedja. Même optimisme au niveau du Rassemblement national démocratique RND, qui envoie lui aussi ses ministres en campagne. MM.Boubakeur Benbouzid, Bouabdellah Ghalamallah, Mohamed Maghaloui, Mohamed Cherif Abbas iront ce week-end en campagne à Tizi Ouzou et Béjaïa, soutenus par la direction du parti. Le chef du gouvernement et secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia animera-t-il un meeting dans le cadre de cette campagne? Contactés par nos soins, une source proche du parti n'a ni confirmé ni infirmé cette thèse. Par ailleurs, le Mouvement de la société pour la paix, le MSP, annonce, par le biais d'un communiqué de presse, une tournée du président du parti, et ministre d'Etat, dans les wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira où il animera cinq meetings populaires. La participation symbolique de ce parti «islamiste» dans les partielles du 24 novembre, «témoigne de son attachement à solutionner, dans les meilleurs délais, les questions en suspens afin de concrétiser les principes de la charte pour la paix et la réconciliation», note le communiqué. De son côté, M.Fardjallah, ex-député et membre du bureau politique pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), atteste que son parti a mené une campagne «très bien réfléchie», laquelle a commencé bien avant le coup d'envoi officiel, durant les soirées ramadanesque. «Je pense que le RCD est bien perçu en Kabylie, il constitue même une alternative à la non-gestion des collectivités locales pendant les trois dernières années». Cette formation part avec cet avantage de «ne pas avoir un bilan sombre à reprocher ni à justifier». C'est ce que va essayer de défendre le président du parti, le Dr Saïd Sadi à Béjaïa les 20 et 21 courant lors de ses meetings électoraux. L'on note qu'hier, ce dernier s'est rendu à Azzefoun, Tigzirt avant d'animer un meeting à Tikobaïn, à Tizi-Ouzou Fardjallah affirme que l'ombre de la fraude se profile déjà à l'horizon, et ce «à la faveur des informations que nous recevons quotidiennement par le biais de nos antennes locales». Sans équivoque, le RCD accuse l'administration de vouloir avantager le FLN. «Cette impartialité flagrante vise à saboter les chances de notre parti». Le parti du Dr Sadi compte «sur le rapprochement avec le FFS pour barrer la route aux tentatives de fraude». Si au niveau du sommet aucun contact sérieux n'a été enregistré jusqu'à cette date, «un travail très sérieux semble être mené au niveau de la base». Enfin, la dame de fer du Parti des travailleurs animera près d'une dizaine de meetings à Berbacha, Amizour, Kherrata, Béjaïa, Tadmaït, Aïn El Hammam et. Bouira.