L'organisation de Robert Menard n'a pas osé souffler mot sur le matraquage médiatique qui a entouré les émeutes des banlieues françaises. Le Sommet mondial sur la société de l'information (Smsi), plus grande manifestation jamais organisée par l'ONU, et consacré à la réduction de la fracture numérique Nord-Sud et au contrôle de l'Internet, a été ouvert, hier à Tunis, sur fond d'intox autour de prétendues agressions contre des journalistes de Libération et des chaînes de télévision suisse RTBF et franco-belge TV5. Une réaction somme toute normale, sachant que non seulement l'organisation du Sommet est revenue à la Tunisie, mais surtout ce pays est l'un des trente pays à la pointe de la maîtrise de l'Internet, allant jusqu'à supplanter la Russie et l'Italie dans ce domaine. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a appelé, hier à Tunis à «l'édification d'une société de l'information bénéfique pour tous», dans une intervention devant les participants au Sommet mondial sur la société de l'information (Smsi). «Pour avoir été les premiers à subir la rigueur drastique des politiques exclusivement orientées vers le marché qui ont toujours caractérisé la gestion de l'Internet et avoir, dans ce même contexte, souffert des coûts exorbitants liés à la mise en place ou à l'acquisition des infrastructures de transport de l'information, les pays en développement sont devenus, par la force des choses, les témoins d'une situation qui, bien que nouvelle, rappelle, en tout point, celle ayant toujours prévalu, hélas, en matière de relations économiques et financières internationales qu'ils n'ont cessé de dénoncer depuis leur indépendance», a indiqué le chef de l'Etat. Dès lors, a-t-il estimé, il conviendrait d'abord de «donner corps à une vision nouvelle qui parte du lien de causalité entre le sous-développement, avec son cortège de faiblesses d'ordre structurel, organisationnel et institutionnel, et sa résultante directe, la fracture numérique». Il faudrait ensuite «définir les axes stratégiques propres à concourir à la mise en place d'une société de l'information également bénéfique pour tous», a-t-il ajouté en soulignant que «cela relève autant de l'urgence que de l'exigence intellectuelle et des nécessités qui s'y rattachent». C'est pour toutes ces raisons que nous appelons à l'instauration d'une coopération internationale inondée de solidarité pour mieux faire face aux défis de la mondialisation et du monde numérique, a affirmé Bouteflika.