Aujourd'hui, il faut faire avec le retour en force du FLN, la montée du RND et du PT. Empreinte, jusque-là, de frilosité la campagne électorale comptant pour les élections partielles du 24 novembre a manifestement gagné en intensité durant la deuxième semaine avec l'entrée en lice des ténors des partis politiques parallèlement à une campagne de proximité menée tambour battant. Incontestablement, la Kabylie a renoué avez le politique se mettant de fait à l'écart de la violence verbale et physique qui l'ont singularisée depuis l'éclatement des événements du Printemps noir. Outre le retour de la sérénité, qu'il faut noter avec satisfaction, c'est la réhabilitation du politique qui prend forme devenant chaque jour qui passe une réalité, même si beaucoup reste à faire en la matière , notamment sur le plan du discours. On est, en effet, loin du temps où les Sadi, Hanoune et Laskri faisaient le plein, même dans les villages les plus reculés. A la défection citoyenne, il faut ajouter la fin de la rivalité RCD-FFS qui s'illustrait jadis à chaque scrutin. Aujourd'hui, il faut faire avec le retour en force du FLN, la montée du RND et du PT ainsi que l'engouement des indépendants. L'électeur a face à lui un «choix de roi» que seuls les programmes sont en mesure de départager. A ce titre, il faut noter les discours développés pour l'occasion par les acteurs politiques. Un discours qui reste variable selon l'ossature de celui qui le prononce. En fait, on à l'impression que les politiques se sont répartis la tâche. Dans ce sens, on constate un discours plus politique des chefs et cadres des partis en lice et un discours plus porté sur les préoccupations de tous les jours chez les candidats et les responsables locaux. Les chefs et les cadres des partis en lice qui ont parcouru la région n'ont pas raté l'occasion de s'en prendre au pouvoir. Aussi la Charte pour la paix, la fraude... et les initiatives récentes des pouvoirs publics, sont toutes fustigées. Des attaques, dont excellent principalement le RCD et le FFS. S'en prenant aux listes indépendantes et à celles des partis de la coalition, le RCD et le FFS les montrent d'un doigt accusateur et les accusent de servir les desseins du pouvoir, et même de lui servir de relais. Pour le FFS et le RCD, la Kabylie n'a jamais été aussi gravement mise face à la menace de la fraude. Un discours tout à fait compréhensible pour ceux et celles qui sont au fait de la réalité politique de la région. Ces deux partis qui se sont toujours partagés le «gâteau» dans la région, mesurent le risque qu'ils encourent à l'occasion de ce scrutin et tentent de justifier une débâcle toute proche. N'ayant pas saisi les leçons d'une crise politique sans précédent, ils sont revenus avec le même langage avec cette fois-ci un peu de bémol de rapprochement. Pendant que le RCD multiplie les discours de fraternité, le FFS rétorque avec politesse rappelant un peu le passé des uns et des autres. La sempiternelle guéguerre refait surface, parfois sans aucun étonnement d'ailleurs. Si les ténors ont abordé des sujets d'ordre national, les candidats et les responsables locaux des partis en lice développaient des thèmes plus proches de la vie de tous les jours. Là où pèchent les programmes des uns et des autres, se situe au niveau des moyens matériels et financiers à mobiliser pour concrétiser tous ces engagements électoraux. C'est d'ailleurs la faiblesse des programmes même au niveau de la wilaya. A bien lire ce que proposent les postulants on est tentés de croire à une vie meilleure dans les cités. Mais la réalité est tout autre et ce ne sont pas les mandats précédents qui vont nous contredire.