Le Président Bouteflika est attendu à Madrid dans les semaines à venir. L'Espagne s'apprête à prendre la présidence de l'UE pour le prochain semestre. C'est donc sous son mandat que l'accord d'association sera ratifié par les Parlements européen et algérien. Cela pour l'histoire. Dans l'immédiat, l'arrivée de l'Espagne à la tête du plus important groupement économique de la planète est vue par les observateurs algériens comme une véritable aubaine pour notre pays, tant au plan économique que politique. Les échanges commerciaux algéro-espagnols qui, soit dit en passant, sont appréciables, connaîtront une embellie certaine, d'autant que le royaume ibérique figure sur la liste des clients importants de l'Algérie, car desservi par le gazoduc Maghreb-Europe, notamment. Les relations politiques entre les deux pays, qui n'ont pas trop souffert tout au long de la décennie noire, sont appelées à se renforcer, dit-on. Pour preuve, le Président Bouteflika est attendu à Madrid dans les semaines à venir. Le fait que l'Espagne préside aux destinées de l'Europe, sous le signe de la lutte antiterroriste confère à cette visite une importance particulière. La présidence de l'Espagne, si elle arrange les affaires de l'Algérie sur plusieurs points, n'en sera pas moins problématique pour les Marocains. Les tentatives de ces derniers de dégager une troisième voie sur le dossier sahraoui, avec l'aide de la France, a reçu une fin de non-recevoir du gouvernement espagnol. De plus, les deux pays traversent une crise sérieuse dans leurs relations, notamment après une accusation directe de l'Espagne à l'encontre du Maroc, pour une histoire d'émigration clandestine, que le royaume chérifien favoriserait. Ajouté au différend toujours pendant de l'accord sur la pêche, vieux sujet de discorde entre les deux gouvernements, il y a lieu de s'attendre à ce que l'Europe, pour les six prochains mois, tout au moins, privilégie un partenariat plus dense avec l'Algérie, pays vraisemblablement plus à même de constituer un partenaire moins problématique.