Les lycéens otages des syndicats L'intersyndicale a avancé un taux de suivi dépassant les 50% à l'échelle nationale. Annoncée il y a 15 jours, la grève de l'intersyndicale de l'éducation a bien eu lieu hier. Les représentants syndicaux se sont dits de façon globale, plutôt «satisfaits» de cette journée. Contacté par nos soins, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, a fait état d'un taux de suivi de plus de 50% à l'échelle nationale. D'après lui, ce chiffre «dépasse toutes les espérances des initiateurs du débrayage». Cela, souligne-t-il est d'autant plus satisfaisant sachant que «les hauts responsables ont usé de différentes tactiques dans le but d'empêcher la tenue de cette grève». Boualem Amoura a expliqué que des instructions de la tutelle ont été portées à plusieurs directeurs et inspecteurs d'établissements scolaires «de faire pression sur les enseignants qui tenteraient de participer au débrayage». Aussi, il a tenu à dénoncer la «menace» de la première responsable du secteur qui a évoqué «la ponction sur salaire des enseignants qui seraient tentés de faire grève». Le SG du Satef a cependant souligné qu'en dépit du retour positif à l'appel de l'intersyndicale, le taux de suivi au niveau des lycées de la capitale est «relativement faible» par rapport au cycle du primaire et du moyen. Rappelons à ce titre que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) n'a pas été de la partie et n'a pas décrété une journée de grève, et ce, bien qu'il assiste aux sit-in d'aujourd'hui devant les directions de l'éducation des wilayas. Dans ce sillage, il est utile de relever que l'absence du Cnapeste a été fortement ressentie dans le secondaire. Cela a quelque peu affaibli l'élan pris par le collectif des syndicats autonomes dans les lycées, où ce dernier compte à son actif un grand nombre d'adhérents. Boualem Amoura a par ailleurs indiqué que les six syndicats, dont le Cnapeste, se réuniront une nouvelles fois le 24 du mois en cours dans l'optique «d'analyser de nouvelles perspectives à prendre dans le cadre de l'évolution de la contestation». D'après notre interlocuteur, «il est très important d'accorder les violons pour arriver à trouver des solutions probantes pour enfin sortir de la crise que vit le secteur». Pour le reste des organisations syndicales, l'Unpef, le Snapeste,le Cla et le Snte ont donné des détails chiffrés sur le taux de suivi dans les structures scolaires du pays, tout en avançant un chiffre de 57,56% au niveau national. Ils ont indiqué que le pourcentage varie d'une ville à une autre. L'intersyndicale parle ainsi d'un chiffre de 35% à Boumerdès, 50% à Alger Ouest, 45% à Illizi, 37% à Tizi Ouzou et 55% à Ghardaïa. D'autre part, le suivi semble assez mitigé du côté de certains établissements algérois, rapporte l'APS. «Le taux de suivi de la grève des établissements scolaires dans nombre de communes au Centre et à l'Ouest d'Alger, à l'instar de la place du 1er Mai, El Madania, Tixeraïne, Birkhadem, Bir Mourad Raïs et Douéra, était notable dans les lycées, et mitigé au sein des collèges et des écoles primaires», a-t-on relevé. La même source révèle en outre que «les enseignants des lycées Ibn Nass (place du 1er Mai) et Mohamed Boudhiaf (El Madania) ont suivi cette grève, laquelle a eu un écho moindre chez les professeurs du lycée Omar Racim (1er Mai), ceux de certains collèges à Belouizdad (Laïchaoui Tayeb) et plusieurs écoles primaires à Bir Mourad Raïs, Birkhadem et Douéra, à l'instar de l'école Mohamed Ben Aïssa». «Outre l'école primaire Saliha Bourebaba à Kouba où était levée une banderole portant le slogan «l'intérêt de l'élève est prioritaire», d'autres établissements comme du primaire Mohamed Boudar, et du secondaire les collèges Fatiha Aratni et Abbès Laghrour à El Madania, ou encore le collège Ali Mellah de la place du 1er Mai ont assuré les cours de façon ordinaire». Pour rappel, le collectif des syndicats autonomes de l'éducation avait appelé après concertation à un débrayage à la date du 21 du mois en cours, suivie le 22 janvier, c'est-à-dire aujourd'hui par des rassemblements un peu partout aux directions de wilayas. Les revendications de l'intersyndicale ont trait à l'aspect socioprofessionnel. Tant qu'elles demeurent «insatisfaites», les syndicats se disent résolus à continuer si ce n'est durcir la protestation pour inciter les responsables du secteur à prendre des mesures incitatives pour les prendre en charge.