Le plan d'action instauré par les pouvoirs publics prévoit un suivi quotidien de l'évolution de cette maladie. Pas moins de six pays du Golfe, apprend-on, sont menacés par une épidémie de grippe aviaire. L'information parvenue à partir de Riyad fait état de six pays arabes du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui doivent désormais conjuguer leurs efforts et coordonner leurs actions afin de faire barrage à la menace de grippe aviaire, dont deux cas viennent d'être détectés au Koweït. Ainsi, à la suite d'une réunion conjointe à Riyad, ces pays viennent de déployer une véritable stratégie martiale en vue de contrer la terrible pandémie. Les ministres de l'Agriculture et de la Santé des six pays membres du CCG ont décidé, dans l'urgence, d'un plan commun pour faire face à tout risque. Ils ont procédé à la nomination par chaque pays d'un officier de liaison pour la circonstance pour le moins contraignante. Ce précédent prouve, encore une fois, qu'aucun pays ne peut pour l'heure prétendre être à l'abri d'une contamination. Les spécialistes algériens l'ont déjà compris en mettant en garde contre la menace potentielle de la grippe aviaire et ont recommandé que les autorités instaurent des moyens de prévention et de contrôle. Cette avancée spectaculaire de la grippe aviaire, qui voit pour la première fois des pays arabes céder presque à la panique, intervient au moment où l'on signale des cas de décès en Chine et la confirmation de deux autres en Indonésie. Alors qu'au Japon où l'inquiétude a atteint son paroxysme l'on pronostique le pire scénario, soit 640.000 morts au cas où la pandémie venait à s'y déclarer. Le gouvernement nippon, interpellé par le premier décès en Chine par lequel il voit «le premier signe de propagation de la grippe aviaire», vient déployer justement un système pour développer des vaccins et stocker des médicaments antivirus, conformément au plan d'action prévu en cas de propagation de la maladie. Un vent de panique que ne contrent pas aisément les assurances de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) en Chine, laquelle écarte tout risque de propagation du virus dans ce pays « du moment que le virus ne se transmet pas facilement aux humains ». Les avis restent néanmoins circonspects dans cette région du monde où pas moins de treize personnes ont déjà été touchées par le H5N1 virus responsable du mal. Dans ce branle-bas de combat mondial, Londres envisage d'ores et déjà un embargo permanent sur les importations commerciales d'oiseaux pour lutter contre l'extension de la grippe aviaire. Alors qu'aux Philippines, la présidente Gloria Macapagal Arroyo, vient de dévoiler en Corée du Sud où a lieu le Forum de coopération économique Asie- Pacifique (Apec) les mesures que comptait prendre immédiatement son pays pour lutter contre la grippe aviaire. Face à cette menace mondiale il est utile de rappeler que l'Algérie a déjà pris les précautions nécessaires pour faire face à une éventuelle apparition de la grippe aviaire sur le territoire national. Le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière a, le premier, fait cas des mesures qui ont été prises au niveau des ports et aéroports à travers le contrôle de tous les vols et des voyageurs et l'interdiction de toutes sortes de volailles. Le plan d'action instauré par les pouvoirs publics prévoit aussi un suivi quotidien de l'évolution de cette maladie à l'étranger, et des inspections et analyses sont systématiquement effectuées dans différentes régions du pays. Notamment le contrôle des points d'eau et humides, lieux de prédilection des oiseaux migrateurs. Les investigations cliniques menées par les laboratoires algériens n'ont révélé aucun indice qui permette de suspecter la présence du virus H5N1 en Algérie, où l'on a interdit toute importation intra-avicole ou des produits d'origine aviaire en provenance des pays affectés. Concernant le traitement de la grippe aviaire, seul le Tamiflu est efficace, jusqu'à un certain degré et s'il est pris précocement. Il est produit par les laboratoires Roche. L'Algérie en a déjà passé commande. L'autre adjuvant pouvant permettre une meilleure prévenion de la maladie est l'administration de vaccin antigrippal, qui sera remboursable chez nous en 2006, à en croire le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Pour ce qui est du Tamiflu, l'augmentation massive des commandes peut rendre sa disponibilité problématique. C'est un produit qui reste cher (200 dollars, environ 2 millions de centimes). Heureusement pour les pays d'Afrique, les laboratoires Roche ont donné leur accord pour sa production sous forme générique. L'autre traitement est aussi une information sur ce qui préserve contre la rumeur destructrice.