Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a remis hier la démission de son gouvernement, au moment où le président Mahmoud Abbas s'emploie à former une nouvelle coalition. Ces efforts du président Abbas sont largement considérés par les analystes comme un moyen supplémentaire d'isoler ses rivaux islamistes du Hamas. M. Hamdallah «met son gouvernement à la disposition du président Mahmoud Abbas», a indiqué un porte-parole du gouvernement dans un communiqué. M. Hamdallah avait déjà remis en juin 2015 la démission de son gouvernement, sans qu'elle n'entre en vigueur. Le gouvernement est l'émanation de l'Autorité palestinienne, entité intérimaire internationalement reconnue et censée préfigurer un Etat indépendant qui comprendrait la Cisjordanie et la bande de Ghaza, séparées de quelques dizaines de kilomètres par le territoire israélien. Le Hamas a pris le pouvoir à Ghaza en 2007 au prix d'une quasi guerre civile avec le parti laïc Fatah de M. Abbas, prédominant sur l'Autorité, après le refus de la communauté internationale de reconnaître la victoire choc des islamistes aux élections parlementaires de 2006. Le Hamas, qui refuse de reconnaître Israël, est considéré comme terroriste par l'Etat hébreu, les Etats-Unis ou l'Union européenne et comme infréquentable par certains pays arabes. L'Autorité présidée par le président Abbas n'exerce plus son contrôle, limité par l'occupation israélienne, que sur des fragments de Cisjordanie. Les divisions palestiniennes sont considérées comme l'un des obstacles à un règlement du conflit israélo-palestinien et à une solution aux maux endurés par la bande de Ghaza: guerres, blocus israélien et égyptien, pauvreté... Tous les efforts pour mettre fin à une décennie de différends dévastateurs ont échoué, et le Hamas et le Fatah restent à couteaux tirés. L'actuel gouvernement établi en Cisjordanie est le vestige du cabinet de personnalités indépendantes que le Fatah et le Hamas s'étaient entendus pour créer en 2014 quand les deux formations avaient annoncé leur réconciliation. Le comité central du Fatah a recommandé dimanche soir la formation d'un nouveau gouvernement formé de membres de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora. Le Hamas ne fait pas partie de l'OLP.