«L'album devait sortir au début novembre, mais comme les premiers jours de ce mois n'étaient pas commercialement favorables, je me suis résigné à le faire sortir à la fin du mois d'octobre.» L'auteur, compositeur et interprète kabyle, Brahim Tayeb, vient tout juste de sortir sa dernière oeuvre, cette fois-ci en arabe dialectal. La surprise ne sera que plus grande chez les fans de cet artiste qui veut faire sortir ses chansons de leur coquille. Comme il l'a si bien expliqué au cours de la conférence de presse qu'il a animée samedi dernier au siège du quotidien El Watan «avec cette version en arabe dialectal, je voudrais m'adresser à tous mes concitoyens. Aussi, ai-je opté pour que mon album et l'ensemble du travail que je fais soient découverts, et soient à la portée de tous les Algériens». L'artiste a déclaré également que la version originale de l'album Intass (dites-lui si elle consent) est sortie sur le marché en 2003. «Avec la nouvelle version, je tiens vraiment à ce que je fais soit écouté par les amateurs de la vraie chanson et admirateurs de la bonne parole», a-t-il souligné avant d'ajouter: «Ce travail m'a pris énormément de temps. Il fallait traduire les textes, retravailler la musique et de faire en sorte que l'album adresse le même message que celui que j'ai adressé en kabyle». Ainsi donc, la version en arabe dialectal de Intass (dites lui si elle est d'accord) est venue après 6 albums en langue berbère. «C'est une sorte d'aboutissement, c'est le résultat et le fruit d'un travail qui a commencé avec mes tout premiers albums», a expliqué Tayeb Brahim. Avec ce brillant travail, l'artiste vient de passer à une autre étape dans son parcours artistique qui ne sera certainement que long, plus long que ce qu'on pense. «J'ai attendu longtemps avant de voir toutes les conditions nécessaires réunies. Maintenant que tout est là, je n'ai qu'à foncer». Concernant la traduction des textes du kabyle à l'arabe, le conférencier a indiqué: «J'ai évité de tomber dans le mot à mot. La traduction littérale étant déconseillée, voire interdite, du fait qu'elle porte atteinte au message charrié par l'album, j'ai donc opté pour garder l'essence de la chanson, c'est-à-dire son âme, sa profondeur». Par ailleurs, Tayeb Brahim est longuement revenu sur son parcours, en tant que chanteur ainsi que sur un pan de sa vie privée. «Je suis un montagnard. J'ai grandi à Alger et mes études se sont déroulées à Alger, je parle arabe dialectal comme mes frères, mais malheureusement, certains d'entre eux ne parlent pas notre langue maternelle et ce n'est pas une raison pour que nous ne nous comprenions pas, bien au contraire je vais à eux avec ma plume et mon orchestre pour leur exprimer ma fraternité, l'amour que je porte à mon pays et à mes origines». Le chanteur est aussi revenu sur tout le temps et toutes les difficultés qu'il a rencontrées avant d'aboutir à ses fins. Ce travail que Brahim qualifie de modeste «il ne peut qu'être mieux». Il est aussi satisfait de l'intérêt et du soutien que la Radio algérienne lui a apportés en lui octroyant le studio d'enregistrement et l'Orchestre national de la Radio, dont la direction est assurée par le maestro, M.Moktar Boujelida . «J'étais très content de voir les musiciens aussi motivés et enthousiastes en accomplissant ce travail» a confié l'artiste lors de cette conférence de presse qui s'inscrit dans le cadre de la promotion de son album. A cette occasion, le conférencier a lancé un appel à tous «nos paroliers et auteurs qui veulent s'aligner sur lui afin de protéger et préserver la chanson kabyle». Il convient de souligner que la version en arabe dialectal de Intass est sortie le 27 octobre dernier. En ce sens, Tayeb Brahim a souligné que «l'album devait sortir au début de novembre; et comme les premiers jours de ce mois n'étaient pas commercialement favorables, je me suis résigné à le faire paraître les derniers jours du mois d'octobre».