à l'approche de l'élection présidentielle, les opposants de la continuité n'ont pas choisi de coordonner leurs efforts pour défendre l'option du changement. Certains ont choisi la participation pour appeler à la rupture, d'autres ont opté pour le boycott. En Algérie, il y a ceux qui appellent à la continuité pour préserver l'unité et la stabilité et ceux qui affirment que le statu quo constitue un danger réel pour le pays et en appellent donc à la rupture totale avec l'actuel pouvoir. A l'approche de l'élection présidentielle, les opposants de la continuité n'ont pas choisi de coordonner leurs efforts pour défendre l'option du changement. Ces derniers partent en rangs dispersés: certains ont choisi la participation pour appeler à la rupture, d'autres ont opté pour le boycott. Ce week-end, deux animateurs de l'opposition ont, encore une fois, confirmé l'éclatement de ce courant. En premier, il y a, Ali Ghediri, le général à la retraite, candidat à la candidature suprême, qui appelle à «la rupture sans reniement». Ce dernier qui croit fortement en ses chances de devenir président, possède plusieurs pages sur les réseaux sociaux, pour promouvoir son image. Pour ce candidat, il n'est pas question de récolter seulement les 60 000 signatures exigées par la loi, mais 2 millions de signatures! Pour un défi, c'en est un. Va-t-il réussir ce challenge? Les prochains jours vont donner la réponse, mais pour le moment, Ali Ghediri poursuit sa campagne en rendant publiques les grandes lignes de son programme électoral. Et cette présentation sommaire du projet de l'ex-général que ce soit sur le plan politique, économique ou sociétal, peut être résumée en un seul mot, celui déjà choisi comme slogan, à savoir «la rupture». L'enfant de l'Ouenza a utilisé sept fois le mot «rompre» dans sa présentation pour appuyer son approche d'édifier une deuxième République. Il affirme ainsi vouloir rompre avec «l'autoritarisme et le système rentier et clientéliste» et «restaurer l'autorité de l'Etat en renforçant son assise démocratique à travers l'élection d'institutions nationales démocratiques». Ali Ghediri affirme vouloir rompre aussi avec «l'instrumentalisation des déterminants fondamentaux de notre identité nationale: l'islam, l'histoire, la langue arabe et la langue amazighe», avec «les inégalités sociales», «le discours démagogique, les pratiques populistes» et avec «l'économie de rente, la dépendance des hydrocarbures». Enfin, le candidat promet de «rompre avec le centralisme stérile» et s'engage à «consolider l'unité et la cohésion nationales dans le respect de la diversité et des libertés individuelles». Mais jusque-là, il ne s'agit que d'intentions. Ali Ghediri n'a pas exposé les moyens de sa politique. Réussira-t-il à convaincre? L'autre animateur de l'opposition qui appelle, lui aussi, au «changement du système et non son lifting», est le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Le parti de Mohcen Belabbas tenait, hier, une réunion de son conseil national afin de se prononcer sur l'élection présidentielle de 2019. «La décision de la participation ou non à l'élection présidentielle d'avril prochain sera tranchée ce soir (hier Ndlr) au cours de la session ordinaire du conseil national du parti», a précisé Belabbas à la presse, en marge de l'ouverture des travaux de cette réunion. Il a ajouté cependant, que «pour nous, l'heure n'est pas à l'engagement dans une opération électorale viciée, mais au rassemblement le plus large pour jeter les bases d'une refondation institutionnelle qui garantit la stabilité sociale, la défense de l'intérêt général et la libre compétition politique». Pour Belabbas, le RCD est un parti «démocratique qui met au centre de l'organisation de la société, la liberté incluant la protection juridique et sociale par le biais de la consécration des principes d'égalité et de solidarité, le pluralisme politique et les mécanismes transparents d'alternance». A première vue, l'option de la non-participation du parti au scrutin présidentiel est déjà actée. Reste à savoir s'il s'agira d'un boycott actif ponctué de meetings pour expliquer le pourquoi d'une telle position ou pas? Ainsi donc, malgré le fait qu'elle ait adopté la même option qui prône la rupture et le changement radical, l'opposition en Algérie n'arrive pas à s'unir pour constituer une réelle force politique.