Le président du RCD estime que la démarche engagée ces derniers temps par Abdallah Djaballah pour une entente de l'opposition autour d'un candidat unique pour le rendez-vous du 18 avril prochain est inutile. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Mohcine Belabbas a fait part, hier dimanche lors du forum du quotidien Liberté dont il était l'invité, d'une rencontre aujourd'hui avec le leader islamiste. Une rencontre de pure forme car, a-t-il soutenu, la position du parti à l'égard du prochain scrutin a été tranchée. Une position de non-participation car, a expliqué Belabbas, le 18 avril prochain, «il n'y aura pas d'élection mais la désignation d'un chef de l'Etat. On ne boycotte pas et on ne participe pas à une désignation». Et de soutenir que même au sein du parti que préside Djaballah, la démarche est dénuée de toute conviction d'aboutir puisque eux-mêmes soutiennent que l'élection est jouée d'avance. Alors, s'interroge-t-il : pourquoi un candidat unique ? Je ne sais pas ce qui fait courir M. Djaballah, ni les candidats déclarés d'ailleurs.» Pour le président du RCD, «la question en réalité ne devrait pas se poser» car, selon lui, «s'il y a une élection libre, vous avez beaucoup de candidatures. C'est au deuxième tour qu'il y a un report de voix». Le président du RCD continuera ses attaques contre les candidats qui, selon lui, ne cessent d'avouer qu'il «n'y a pas d'élection» mais y participent quand même juste pour avoir une «visibilité médiatique». Et de s'interroger : est-ce que les candidats avaient une présence dans les médias en 2014 ? Une campagne doit commencer deux ans à l'avance. Il s'agit de présenter des programmes et de proposer des solutions. Comment le faire en 21 jours ? Les présidentielles, c'est sur les chaînes de télévision. S'il n'y a pas de débat sérieux à la télévision, on ne peut pas parler d'élection», soutient Belabbas. Et au président du RCD de récuser l'option du messie que les partisans de la continuité tentent de vendre auprès de l'opinion publique pour imposer l'option de la continuité. «Même durant la révolution, il n'y avait pas de messie. Les six qui l'ont déclenchée avaient des troupes. Krim Belkacem avait derrière lui près de 400 hommes armés. Il ne faut pas tromper les gens. Si c'était la solution, il est facile de trouver un consensus», expliquera-t-il. Pour lui, la présidentielle suppose des «projets et des programmes, et pas de slogans creux qui n'engagent pas leurs auteurs». Un propos qui sonne comme une pique à l'encontre du candidat indépendant, Ali Ghediri, dont il avouera s'interroger parfois s'il était vraiment un général de par ses attaques gratuites contre l'opposition. «Il n'aurait pas dû s'attaquer à l'opposition qu'il devait au contraire tenter de gagner puisqu'il est candidat. Je me suis posé la question si c'était vraiment un général. Dans les pays qui se respectent, un général est un opérationnel et il a une stratégie. Quand tu vois ce genre d'erreurs, tu te poses la question», affirmera le président du RCD. M. K.