Le président du conseil national économique et social (Cnes), M. Mohamed Seghir Babès, a souligné lundi soir à Paris que “l'iniquité qui marque encore les flux d'échange entre le sud et le nord constitue l'hypothèque centrale” à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD-ONU). Lors d'une table ronde, organisée par le conseil économique et social de l'ONU (Ecosoc) avec l'association internationale des Cnes et institutions similaires (Aicesis) dont l'Algérie est membre, M. Babès a souligné “la nécessité qu'il y a à ne pas laisser se substituer, dans notre compréhension des choses, l'idée que les seuls outils pédagogiques et didactiques sont le vrai frein à l'atteinte des OMD”. La table ronde portait sur la recherche des voies et moyens pour enseigner les OMD, notamment dans les universités, afin de mieux mobiliser tous les acteurs concernés autour des ces objectifs pour lesquels 191 pays se sont engagés mais qui ont enregistré de grands retards. Dans cette perspective de l'utilisation de l'outil pédagogique-didactique pour faire avancer les OMD, M. Babès a “relevé la portée décisive des facteurs d'amont tenant en particulier à l'iniquité illégitime, au regard des propres normes édictées par l'organisation mondiale du commerce, qui marque encore les flux d'échange entre le sud avec le nord”. “C'est cela, en réalité, qui constitue l'hypothèque centrale à l'atteinte des OMD”, a-t-il souligné notant que “de ce point de vue, les programmes, outils et instruments pédagogiques-didactiques deviennent des accompagnements indispensables à la bonne conduite de la lutte contre la pauvreté”. Il a ainsi mis en garde “contre les effets possibles d'une communication à rebours qui pourrait résulter d'une mauvaise lecture des démarches assignées aux trois tables rondes inscrites à notre agenda”. Cet agenda prévoit, après Paris, une table ronde “africaine” à Alger, vers le 20 novembre, et une “latino-américaine” à Brasilia. M. Babès a tenu à rappeler “l'intensité de l'implication de l'Algérie dans toutes les phases préparatoires de la Déclaration du millénaire”. le défi de Monterrey vise à mettre en place “un modèle de gouvernance exemplaire propre à permettre à nos pays, Nord et Sud, solidairement confondus de monter des partenariats pluripartites viables et efficaces impliquant l'ensemble des acteurs publics et privés, et en particulier ceux relevant de la société civile organisée afin de garantir les conditions de succès de la lutte contre la pauvreté”. À cet égard, il a cité l'exemple des modèles promus par le Nepad et le MAEP (Mécanisme d'évaluation par les pairs), qui sont, a-t-il dit, “de nature à performer les politiques publiques de nos pays à l'échelle du continent africain, et notamment celles orientées en direction de l'éradication de la pauvreté”. Il a indiqué, citant le Rwanda et le Ghana, que “dores et déjà deux pays africains ont accompli l'ensemble des étapes du processus d'évaluation conduisant à la production de leur rapport d'autoévaluation et des plans d'actions qui les accompagnent”. “L'Algérie, pour sa part, est sur le point d'achever ce même processus”, a-t-il ajouté. Se basant sur ces perspectives d'ensemble, M. Babès a fait observer que “le Cnes, en tant qu'espace pluripartite ouvert sur tous les acteurs de la société, s'est donné l'ambition de fonctionner comme une véritable table ronde permanente”. Il a expliqué que cela traduit “les aspirations de la totalité de ces acteurs, le tout ayant pour objet d'accompagner adéquatement l'action des pouvoirs publics, au travers d'une approche analytique, évaluative et prospective rigoureuse fondée, d'une part, sur des observations établies et validées “à dire d'expert”, et d'autre part sur la confrontation de ces observations aux réalités des vécus locaux, et/ou des effets réels de la mis en œuvre des dites politiques publiques, en l'occurrence axées sur l'atteinte des OMD”. R. N. /APS