Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, plaide pour “une nouvelle architecture des relations internationales, davantage basée sur une trame multipolaire et délibérément équitable et inclusive”. Dans un discours, prononcé en son nom par M. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, à l'ouverture des travaux de la table ronde, la seconde après celle organisée à Paris des Conseils nationaux économiques et sociaux (Cnes), consacrée aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le chef de l'Etat souligne que “le monde est traversé par d'inacceptables contradictions qui soulèvent des réactions parfois violentes et toujours regrettables”. Un cinquième de la population mondiale bénéficie de 85% des richesses de la planète. “Le bilan n'est pas reluisant”, souligne M. Abdelaziz Bouteflika relevant “l'incapacité de la communauté internationale à régler des problèmes où l'argument financier n'est pas le seul à prendre en compte”. Malgré la décision du Sommet de GlenEagles d'effacer la dette des pays les plus pauvres, les moyens mobilisés couvrent à peine la moitié des besoins estimés à 100 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs du millénaire en matière de développement. L'aide publique au développement stagne ou recule. “Nos problèmes commerciaux sont aussi pesants que nos contraintes financières comme en témoignent les difficultés que rencontre la mise en œuvre du cycle de Doha”, souligne le chef de l'Etat. Le président de la République pose le problème du retard dans la mise en œuvre des principes et orientations de la déclaration du millénaire et des objectifs subséquents de développement qui en émanent. “La détermination des causes de ce retard me paraît devoir faire l'objet des questions préalables que vous aurez à examiner”, souligne M. Abdelaziz Bouteflika, en guise d'orientation aux participants à la table ronde des Conseils nationaux économiques et sociaux (Cnes) africains consacrée aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) — des objectifs globaux, que les dirigeants du monde entier ont fixés lors du Sommet du millénaire en septembre 2000 —, constituent un agenda ambitieux pour réduire la pauvreté, ainsi que ses causes et manifestations. Les objectifs sont au nombre de huit : réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies, assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs ont été mitigés. Certains pays sont sur la bonne voie, mais aucun des objectifs du millénaire pour le développement ne devrait être atteint, au rythme où les progrès sont accomplis à l'heure actuelle au niveau mondial. Les raisons sont nombreuses, mais elles comprennent souvent l'insuffisance et l'inefficacité des dépenses publiques, un fardeau de la dette qui est écrasant, un accès insuffisant aux marchés dans les pays développés et une diminution de l'aide publique au développement. Plus de 400 millions d'individus risquent de mourir. Autant de personnes vivront avec moins d'un dollar par jour, donc dans l'extrême pauvreté si la tendance actuelle se maintient. D'où l'appel du président de la République estimant qu'il était “important de réagir face au désastre qui frappe un nombre important de pays dont l'écrasante majorité se trouve en Afrique”. Le président de la République a souligné dans ce sens, qu'en Algérie, “nous avons choisi la voie du dialogue au niveau interne pour la promotion de la paix et de la réconciliation nationale et, au niveau externe, en inscrivant notre action dans la nouvelle dynamique africaine, symbolisée par l'initiative du Nepad et par les programmes adoptés par l'Union africaine”. La table ronde sera suivie aujourd'hui et demain de la tenue de l'assemblée générale ordinaire des Conseils économiques et sociaux d'Afrique, consacrée au rôle de ces instances dans la mise en œuvre du Nepad et du mécanisme d'évaluation par les pairs. M. R.