Interrogé au téléphone par L'Expression, M.Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a bien voulu nous donner son analyse du résultat final des élections partielles du 24 novembre 2005: L'Expression: Quelle est votre lecture des résultats du scrutin qui annoncent un retour remarqué du FLN en Kabylie? M.Belkhadem: Ces résultats m'inspirent trois constatations: - Premièrement, le retour du FLN dans la région est dû au fait que le programme de notre parti est un programme convaincant, répondant aux attentes et aux aspirations de la population locale. - Deuxièmement, il apporte la preuve irréfutable que le FLN garde encore un ancrage assez fort dans la région, contrairement à tout ce qui a pu se dire ou s'écrire sur sa prétendue marginalisation. - Troisièmement, ce retour est aussi dû au fait que le FLN est un parti national fort à la fois au sens géographique et au sens politique car il répond, à travers son programme et ses démarches, aux grandes ambitions et aux objectifs majeurs de la nation. Certains partis n'ont pas cessé de crier à la fraude avant et après le vote? Quel est votre sentiment à cet égard? Franchement, je ne m'explique pas ces réactions-là. Comparativement à 1997 - je ne parle pas de 2002 puisque ces partis n'ont pas participé à ces élections -, le FLN avait emporté dans la seule wilaya de Tizi Ouzou 43 sièges, 3 à l'Assemblée de wilaya et 40 aux Assemblées communales. En 2005, il en obtient 125. Voyez la différence ! Et cela s'est effectué avec la même configuration participative dans la mesure où, en 2005 comme en 1997, tout le monde a été partie prenante de la compétition. A Béjaïa, on avait très peu d'élus. Aujourd'hui, nous sommes présents dans 59 communes où nous sommes souvent soit les premiers, soit les seconds. C'est là où je dis que le FLN est désormais présent géographiquement partout. Alors, quand on parle de fraude, les représentants de tous les partis politiques impliqués étaient présents dans chacun des bureaux de vote. Ils ont suivi l'opération électorale du début jusqu'à la fin. Que dire de plus! Il est clair que, dans une région où les gens pensaient que le FLN avait perdu toute présence, ces résultats dérangent. Or, les chiffres, comme les faits, sont têtus et le peuple vient de faire la preuve par 9 que le FLN reste présent mais plus encore qu'il est en train de bousculer les partis considérés comme dominants dans la région puisque nous avons obtenu les APC de Béjaïa et El Kseur, entre autres. La rencontre avec M.Ali Gherbi n'a pu avoir lieu du fait de votre mission au Caire. Quelle est votre approche du dialogue avec les archs? En ce qui me concerne, je n'exclus aucune possibilité parce que j'estime que le dialogue est la manière la plus civilisée de poser les problèmes. A ce titre, je n'exclus pas de rencontrer M.Gherbi ou tout autre homme politique dès lors que le dialogue permet d'avancer sur certains dossiers qui intéressent à la fois la région de Kabylie et le pays. C'est en fonction du programme du FLN que nous adopterons, à chaque rencontre, la position idoine.