Le monde de la chanson raï est en deuil. Une de ses étoiles vient de s'éteindre... Celui qui s'est fait connaître au milieu des années 80 grâce à son tube «Alabas Alabas» n'est plus. Il est décédé, à Marseille, dans la nuit de vendredi dans un terrible accident de la route. Le défunt laisse un enfant. Cheb Djellal était en voiture en compagnie de quatre amis dont trois sont morts sur le coup, tandis que lui a rendu l'âme à l'hôpital de Marseille. C'est dans la commune de Sebdou, à Tlemcen où il est né le 26 mars 1961, qu'il sera inhumé cette semaine. Sa disparition a d'emblée ouvert la voie à de nombreuses spéculations dont une disait qu'il a été retrouvé calciné chez lui. Pour faire taire ces rumeurs, une autopsie a été pratiquée hier... Le chanteur cheb Djellal, de son vrai nom Darsi Djillali, était réputé dans le milieu artistique pour avoir introduit la touche maghrebine, dans la chanson raï en Algérie, lui apportant un souffle nouveau. La notoriété du chanteur a dépassé les frontières algériennes depuis qu'il a animé plus d'un concert au Palais royal de feu Hassan II. L'artiste avait également enchanté par sa voix suave la communauté immigrée en France et même dans toute l'Europe. Cheb Djallal compte, par ailleurs, plus de trente enregistrements. De son parcours, c'est la chanson « Alabas » qu'on retiendra le plus, car elle revient sur toutes les lèvres. L'artiste, qui sen est allé, était sur le point d'enregistrer un nouveau disque empreint d'un style musical nouveau, histoire d'explorer d'autres «voies»... Cheb Djallal était le protégé des éditions Rachid et Fethi, deux figures de proue dans le milieu de la chanson, ceux-là mêmes qui avaient propulsé le jeune Anouar au sommet. Ce dernier évolue aujourd'hui en France au même titre qu'un cheb Billal, cheb Tarek.... qui connaissent une certaine popularité là-bas. Cheb Djellal envisageait sérieusement de revenir au pays «après un exil professionnel presque forcé». Hélas, la mort a eu raison de lui...