L´argument financier n'est pas la seule cause de l'échec de la communauté internationale. Le président de la République a appelé à plus d'ouverture envers les associations civiles pour permettre une mise en oeuvre efficace des OMD (objectifs du millénaire pour le développement). «Cette rencontre devrait déboucher sur une ouverture en direction de représentations sociales et civiles ayant vocation à se faire le double écho des besoins ressentis par nos populations...» a déclaré, hier au Palais des nations à Alger, le chef de l'Etat, dans une allocution prononcée en son nom par Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, à l´ouverture des travaux de la table ronde des Conseils nationaux économiques et sociaux (Cnes) africains. Le président de la République a affirmé que les Conseils économiques et sociaux "sont devenus fortement symboliques des nouveaux modèles de représentation et de gouvernance". Ces structures, a-t-il expliqué, "sont susceptibles d´articuler, de façon harmonieuse, l´action spécifique et normée des pouvoirs publics et celle de la société civile organisée pour une plus grande efficacité dans l´élaboration et la mise en oeuvre des politiques publiques". Cette rencontre régionale consacrée aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) a été organisée par le Cnes en partenariat avec l´Ecosco/ONU et l´Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis). Conçue durant l'année 2000, la déclaration du millénaire à laquelle ont adhéré plus de 190 nations du monde, avait pour but de réduire de moitié la pauvreté dans le monde à l'horizon 2015. Cinq ans plus tard, le constat des experts est unanime : les objectifs du millénaire n'ont pas été atteints. L'un des principaux griefs à l'origine de cet échec de la communauté internationale est la non-participation des ONG à l'élaboration du projet. Le Président Bouteflika a également invité, dans son allocution, les participants à déterminer les causes à l´origine du retard enregistré dans la mise en oeuvre des principes et orientations de la Déclaration du Millénaire. Pour le chef de l'Etat, l´incapacité de la communauté internationale à régler des problèmes ne tient pas uniquement à l´argument financier. «Cela suppose la recherche de nouvelles formes de participation prenant appui sur la formation universitaire et la recherche, et relayées par les fractions les plus avancées et les plus motivées de la société civile». Dans ce sens, M.Bouteflika a rappelé l´esprit d´«ouverture» et de "transparence" qui anime les pays africains à travers l'initiative du Nepad. C'est un cadre qui (...) permet d'actualiser profondément nos méthodes de gouvernance tant politiques et institutionnelles qu´économiques et sociales », a-t-il déclaré lors de la cérémonie d´ouverture de cette réunion qui s´est déroulée en présence des présidents des Cnes africains, des présidents du Cnes de la France, du Brésil et de la Chine, ainsi que d´un représentant du secrétaire général des Nations unies. Dans la même allocution, il a fait remarquer l´existence de "nombreuses superpositions de pouvoir qui empêchent la fluidité des dispositifs d´acheminement de l´aide et ceux de la prise en charge réelle des besoins". Aussi a-t-il estimé "nécessaire de donner aux relations internationales une nouvelle architecture, davantage basée sur une trame multipolaire et délibérément équitable et inclusive".