La restauration de la paix et de la sécurité et leur préservation "revêtent pour nos pays une importance primordiale", a souligné, samedi, en début de soirée à Québec, le président Abdelaziz Bouteflika. Intervenant sur le thème des "Enjeux de la paix, la démocratie et l'Etat de droit" au Sommet de la Francophonie, le chef de l'Etat a indiqué qu'"au-delà des actions initiées dans ce but, il est indéniable que la triple quête de prévention, de gestion et de règlement des conflits nécessite, en plus d'une volonté politique, des moyens matériels et logistiques suffisants et efficaces". Rappelant l'engagement constant de l'Algérie en faveur de l'approfondissement de la culture démocratique, le président de la République a fait remarquer que la participation populaire "est désormais au centre de la réforme de l'Etat et de l'administration". Cette participation constitue, a-t-il insisté, le "principal référant d'une démarche visant à doter l'Algérie d'un socle institutionnel et administratif stable et efficace pour répondre aux défis de la relance du processus de développement sur la base d'un véritable contrat social". "La restauration de la paix et sa préservation partout dans le monde, l'instauration de la démocratie et son ancrage dans chacune de nos sociétés et la construction d'un Etat de droit doivent mobiliser nos énergies en tout temps et en tout lieu" , a encore relevé le président de la République. Au sujet de la gouvernance et de la solidarité économique, le chef de l'Etat s'est prononcé en faveur d'une coopération internationale pouvant favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, (OMD) "conformément à l'engagement pris, en 2002 à Monterrey, par l'ensemble de la Communauté internationale". Il a estimé, à ce propos, que l'espace francophone "bénéficie d'atouts importants pour agir dans cette voie" et "mettre au point une méthode originale d'encouragement à la bonne gouvernance et au développement par le moyen d'une solidarité active fondée sur une meilleure compréhension". Intervenant, d'autre part, sur le thème des enjeux environnementaux, le président Bouteflika a plaidé la cause des pays africains qui demeurent "les plus vulnérables aux conséquences de la détérioration de l'environnement, sans qu'ils en soient, pour autant, responsables". Il a, dans ce sens, appelé les pays développés à respecter leurs engagements envers les pays en développement en ce qui concerne notamment le transfert des technologies et l'augmentation du volume d'aide au développement pour faire face aux risques environnementaux. "Les pays africains sont, au niveau mondial, les plus vulnérables aux conséquences de la détérioration de l'environnement, sans qu'ils en soient, pour autant, responsables. En outre, la fréquence des catastrophes naturelles auxquelles ils sont exposés entrave leur développement, multiplie les pandémies, accentue leur appauvrissement et les éloigne de leurs objectifs de développement. Le non-respect par les pays développés de leurs engagements à transférer aux pays en développement les technologies propres et à augmenter le volume de leur aide au développement, prive ces derniers de moyens appropriés pour faire face aux risques environnementaux et hypothèque leur développement économique et social", expliquera-t-il. Concernant, par ailleurs, la solidarité économique, dont le thème est vraiment d'actualité au moment où l'économie mondiale et nationale traversent une situation difficile, le chef de l'Etat a souligné que le débat devrait permettre de répondre à quelques questions telles que: essayer de définir en les précisant les objectifs d'une bonne gouvernance aux plans national et international, imaginer les mécanismes qui pourraient être mis en place pour réaliser ces objectifs, enfin réaffirmer la nécessité de la solidarité entre les peuples en ces temps difficiles, où aucun pays n'est à l'abri des conséquences induites par la mondialisation et la globalisation. "Il est clair que les tentatives des pays en développement pour améliorer leur gouvernance sont loin d'avoir complètement réussi et les ajustements auxquels elles ont donné lieu ont quelquefois déséquilibré leurs sociétés et leurs économies. C'est qu'il ne s'agit pas d'imiter aveuglément ce qui se passe dans les pays développés. Il faut que nous arrivions à trouver nos propres structures et nos propres modèles de fonctionnement, pour aller vers plus de démocratie et plus de libéralisme, mais en respectant nos structures sociales et nos traditions", conclut-il.