«Reste à définir la forme, le taux de l'augmentation, et les catégories concernées.» Nous apprenons enfin que le secrétaire national de l'Ugta a pu désamorcer la grogne syndicale soulevée à la suite du limogeage du secrétaire général du syndicat des douanes, M.Ahmed Badaou. Après plusieurs mois de gestation, un consensus a pu être trouvé autour de la question des salaires entre le gouvernement et l'Ugta. Une source syndicale, jointe hier par téléphone, nous a confirmé que le principe de l'augmentation des salaires est retenu. «Reste à définir la forme, le taux de l'augmentation, et les catégories concernées». L'essentiel, selon notre source, c'est que «tout le monde est conscient qu'une réévaluation des salaires est plus qu'exigée». Cette question sera d'ailleurs le point nodal de la tripartite qui devra avoir lieu avant la fin de l'année en cours entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat. Dans ce cadre, le secrétariat national de l'Ugta, qui s'est réuni dimanche, jusqu´à une heure tardive de la soirée, a évalué les propositions des deux groupes de travail mis en place par les trois partenaires sociaux, dans le but de se pencher sur l'article 87 bis qui constitue le principal frein à la révision des salaires en dessous du Snmg. Notre interlocuteur s'est montré, à ce sujet, très satisfait des résultats réalisés. «Nous avons constaté une sérieuse évolution dans les idées, notamment au niveau du groupe de la Fonction publique». A noter que cette administration avait formellement rejeté la réévaluation des salaires de ses employés sous prétexte «du coût financier très élevé de l'opération». A préciser, aussi, que la réévaluation des salaires n'impliquera pas automatiquement l'abrogation du 87 bis qui coûtera, selon les chiffres officiels, la bagatelle de 540 milliards de dinars au Trésor public. C'est ce que nous a fait savoir notre source en nous précisant que cette question sera traitée «au cas par cas». Dans ce sens, il est fort probable que les entreprises publiques déficitaires ne seront pas astreintes à réviser les salaires de leurs employés. Dans le but de «ne pas exacerber leurs situations financières déjà largement critiques.» Quel sera le devenir de ces entités? Aucun détail ne nous a été communiqué sur ce sujet. Par ailleurs, aucune opposition n' a été affichée par le secteur privé qui a exprimé sa disponibilité à appliquer les augmentations nécessaires. «Il faut garder à l'esprit que la révision des salaires aura des retombées directes sur le pouvoir d'achat ce qui ne peut que profiter aux entreprises privées qui verront leurs chiffres d'affaires grimper». Par ailleurs, il est à noter que contrairement à la demande de l'Ugta qui a exigé une augmentation de 2000 DA, la réévaluation des salaires sera vraisemblablement inférieure à ce barème. Cela ne semble pas pour autant gêner la centrale syndicale qui crie déjà à la victoire. L'autre sujet inscrit à l'ordre du jour de la réunion du SN, a trait au pacte social. Sur ce sujet, l'Ugta semble changer de ton. Si cette dernière avait déclaré le mois dernier par la voix de M.Mohammed Lakhdar Badredine, secrétaire national chargé des relations économiques au sein de l'Ugta, que «le pacte économique et social ne sera pas signé si nos revendications salariales ne sont pas prises en charge lors de la prochaine tripartite». Notre source nous a déclaré hier que « les choses avancent bien. L'Ugta est en phase de finaliser le deuxième volet de son rapport». Pour le moment, aucune échéance n'a été fixée pour la signature de ce document. «Cela ne dépend pas uniquement de nous mais nous attendons que nos partenaires achèvent le rapport.» Nous apprenons enfin que le secrétaire national de l'Ugta a pu désamorcer la grogne syndicale soulevée à la suite du limogeage du secrétaire général du syndicat des douanes, M.Ahmed Badaoui. Suite à quoi, le mot d'ordre de grève lancé par ce syndicat en coordination avec l'Epeal, la Cnan, l'Entmv, Nashco est annulé. «Le SG de la douane est protégé par l'immunité syndicale, il est donc très normal qu'il ait le soutien de l'Ugta», conclut notre interlocuteur.