Face à tout cela, le premier responsable promet de remettre les pendules à l'heure. Sillonnant le secteur de bout en bout, du CHU Ibn Rochd au CHU Ibn Sina, passant par l'hôpital Dorban et El Razzi en marquant plusieurs haltes à différents points sanitaires implantés sur le territoire de la wilaya, Brahim Bengayou découvre le côté caché d'un secteur censé apaiser la souffrance des malades. Malheureusement cela ne fut pas le cas. Il découvre plutôt diverses lacunes dont les répercussions portent préjudice aux malades, notamment ceux de la médecine interne, le comportement inhumain du personnel médical et l'hygiène qui fait totalement défaut. S'ajoute à cela le manque de moyens, en particulier les équipements et les médicaments dans le secteur, ce qui contraint les malades à acheter souvent leurs médicaments dans les pharmacies de la ville, et effectuer leurs examens médicaux et radio chez des privés dotés d'équipements ultramodernes. Toute cette situation est couronnée par un laisser-aller magistral. Un laisser-aller marqué par l'insécurité à l'intérieur même des hôpitaux. A l'exemple du CHU d'Ibn Rochd, un hôpital jadis exemplaire dans les prestations de service et de prise en charge des malades, s'est transformé ces dernières années en un véritable espace où règnent médiocrité et indifférence. Cette situation a fait que le patient censé être objet primordial sur lequel se concentrent tous les efforts, est devenu le dernier des soucis. Une réalité visible à l'oeil nu, en particulier aux urgences de cet hôpital où des personnes accidentées traînent à même le sol et peuvent y rester jusqu'à 24 heures. C'est le cas de plusieurs victimes qui ont saisi l'occasion de la visite du wali pour dénoncer ces agissements. Une victime à l'arme blanche nous confie qu'elle avait passé 12h debout avec une perfusion au bras, sans que personne daigne venir vérifier. Les exemples ne manquent pas dans ce service où même les médecins ont fait des révélations, quant à la situation sécuritaire du bloc opératoire où ils nous déclarent, à l'unanimité, qu'ils se sont vus obligés d'effectuer leurs interventions chirurgicales sous l'emprise de la peur des lames tranchantes de sabres et d'épées de voyous avec pas moins de 5 intrusions au bloc opératoire. Face à cette situation d'insécurité, plusieurs rapports ont été adressés à l'administration qui n'a pas donné de suite. Révolté par cette situation et écoeuré par le manque d'hygiène, mais conscient du maquillage que les responsables se sont empressés d'effectuer, le wali d'Annaba haussant le ton, rappela à l'ordre les responsables du secteur, en les sommant de faire preuve de plus de rigueur dans la gestion de leur structure. Par ailleurs, intervenant à plusieurs points, Brahim Bengayou a tenu à situer cette visite d'inspection dans le cadre d'une série de visites concernant le secteur sanitaire de la wilaya, en promettant de revenir pour vérifier par lui-même l'évolution de la situation qu'il qualifie de catastrophique. A noter que cette visite a pour vocation d'observer et de baliser les grands chantiers de la modernisation du secteur au titre de la réforme hospitalière, initiée dans le cadre du programme du président de la République. Cette réforme constitue un processus dynamique des différentes actions sur différents plans dont la finalité est l'amélioration de manière significative de la prise en charge des usagers des structures publiques de santé quel que soit leur statut social. La situation dramatique dans laquelle se trouve le secteur de la santé de la wilaya d'Annaba est loin d'être au rendez-vous de ladite réforme. La santé dans cette wilaya nécessite des soins intensifs, estime le chef de l'exécutif.