Et si on plaidait pour un retour définitif de la paix dans notre pays. Ce qui nous permettrait de reprendre plus aisément le chemin de la croissance, donc du confort et, pourquoi pas, du bien-être pour tous? Qu'à cela ne tienne. La paix, comme les yeux pour voir, est indispensable à la vie d'un pays, à son équilibre interne, à son développement durable, au maintien de la civilisation que son histoire et sa population ont sécrétée au fil des millénaires qui se sont écoulés... Et si on plaidait pour un retour définitif à la paix dans notre pays. Ce qui nous permettrait de reprendre plus aisément le chemin de la croissance, donc du confort et, pourquoi pas, du bien-être pour tous? Qu'à cela ne tienne. Alors plaidons pour que le calme revienne en Kabylie! Qu'en est-il aujourd'hui du retour au calme et à la sérénité dans cette région si farouche et où, néanmoins, le nationalisme n'a jamais cessé d'être à fleur de peau? Il semble que malgré les vicissitudes enregistrées au sein de la mouvance «citoyenne» des ârchs, depuis leur création et leur velléité à représenter un certain perfectionnisme en la matière, les partisans de ce mouvement continuent, comme si de rien n'était, à entretenir l'illusion que la démocratie qu'ils instaureraient s'ils étaient en mesure de la faire, serait meilleure que celle en cours d'application partout ailleurs en Algérie. Nous, on veut bien. Mais est-ce qu'il ne s'agit pas d'une prétention visant exactement le contraire? Car on a beau chercher les indices nécessaires à notre compréhension du phénomène, nous n'avons rien trouvé qui pût satisfaire notre curiosité de grand amateur de démocratie. Nous sommes donc restés sur notre faim en attendant que le marasme, en cours en Kabylie et indirectement partout en Algérie, se dissipe. Les ârchs fonctionnent-ils démocratiquement? Question pertinente et la réponse est non. Mais alors? Pour ne rien dire qui puisse altérer la bonne foi des nombreux représentants qui se réfèrent à la plate-forme d'El-Kseur, rappelons que lorsque certains d'entre eux avaient voulu se rapprocher du gouvernement pour défricher le terrain qui aurait pu les conduire à l'accord tant souhaité par eux et leurs semblables, ces derniers furent carrément mis au ban de la société et désignés comme «traîtres» à leur serment par leurs propres partisans. Est-ce ainsi que fonctionne une démocratie? Est-ce avec cet échantillon de démocratisme forcené que les ârchs estimaient faire école? Non, bien sûr, car la démocratie n'a rien à voir avec les contraintes de la dictature... On comprend alors que le gouvernement ait pris son temps et des précautions pour attendre et voir venir. Or, depuis quelques jours, l'Algérie, qui s'est toujours estimée en mesure d'entamer d'autres expériences, met instinctivement le holà à la sienne propre pour entrer de plain-pied dans la prise de risques en invitant les « ialoguistes» parmi les ârchs à venir à Alger pour ouvrir un long round de consultations afin de passer, dans les délais, en revue les 15 points de la plate-forme d'El-Kseur. Quelles conclusions peut-on tirer depuis que les ateliers se sont mis au travail? Que tout va pour le mieux et dans la meilleure des atmosphères possible. Du côté «dialoguistes» et sans citer un quelconque nom pour éviter à celui qui le porte d'encourir quoi que ce soit de préjudiciable pour sa personne, on nous a affirmé que tout va pour le mieux car, enfin, grâce aux discussions générées par les thèmes de la charte, et aux méthodes mises en place, la compréhension et les accords correspondants, n'effarouchent plus personne au sein des ateliers. C'est ainsi que nous avons appris que pour ce qui est de l'amazighité, tout est clair dans la mesure où les «dialoguistes» des ârchs ont pris enfin conscience que le pouvoir qui a formulé la promesse de la constitutionnaliser à la prochaine réforme de la Constitution de 1989, ne s'était pas joué d'eux... Mais il n'y a pas que l'amazighité, nous a-t-on confié du côté du pouvoir dont le principe est désormais accepté de part et d'autre, sous le sceau de la confidence, les indemnisations des victimes en font également partie sans parler des autres thèmes sur lesquels un consensus franc et encourageant s'est déjà dégagé. Que reste-t-il pour conclure? Des formulations, de simples formulations pour que le tout cohérent attendu des deux côtés du tapis vert, soit rendu public. Oui, mais. Et si à leur retour en Kabylie, les «dialoguistes» étaient mis au banc des accusés et exclus de la «démocratie» pharisienne? A en croire une source gouvernementale qui a requis l'anonymat, il n'y aura plus de nouveaux rounds possibles parce que considérant que ses interlocuteurs du moment ont montré un sens aigu de la responsabilité et une haute idée de leur pays. Désormais le gouvernement ne discutera dorénavant qu'avec les «dialoguistes»...