Les élections locales en Kabylie semblent ne pas avoir réglé les problèmes. Les assemblées locales qui vont être, a-t-on appris, mises en place dès samedi prochain souffrent pour la plupart d'un handicap qui apparaît majeur. Les assemblées élues étant pour la plupart élues avec une majorité relative, ce qui va sans doute créer des situations au moins kafkaïennes. Ainsi, et pour prendre l'exemple de la commune principale celle de Tizi Ouzou, qui compte 23 sièges, le vote a donné le tableau suivant : FFS 6 sièges, RND 4 sièges, FLN 5 sièges indépendants 4 sièges et RCD 4 sièges, Aussi, le FFS qui compte une majorité relative peut certes, prétendre à la présidence de l'APC mais pour ce qui est de l'assemblée, il lui faudra composer avec les autres. Selon la rumeur qui circule à Tizi Ouzou, les élus de cette formation seraient en contact avec les élus du FLN et des indépendants et ce, dans le but d'avoir une APC viable et fonctionnelle. Contacté, le fédéral du FFS pour Tizi Ouzou explique que «le parti n'a donné aucune instruction aux élus. Ils sont laissé libres de discuter avec leurs pairs des autres formations afin d'aboutir à des sortes d'alliances arithmétiques. Cette situation se pose dans au moins les 12 APC au niveau desquelles le FFS a une majorité relative». Le FLN, lui, compte 3 communes à majorité absolue et 7 autres communes à majorité relative. Le même cas se pose donc au niveau des sept communes où le FLN a la majorité relative. Approché, M.Lakhadari, le porte-parole de la commission de la mouhafadha de Tizi Ouzou, dira: «Nous ne serons jamais un facteur de blocage pour les APC. Nous avons laissé nos élus libres de rechercher des alliances avec les pairs de leur choix. L'essentiel est pour le FLN d'avoir la vice-présidence et aussi des présidences de commission». Les majorités absolues sont rares et les partis semblent donner cette impression d'être aux aguets afin d'essayer à travers cette phase de «négociations» d'avoir le plus grand nombre possible de postes au niveau de l'exécutif. Les responsables des forces politiques sont, pour l'heure, demeurés en retrait en laissant les élus mener leur barque avec leurs collègues. Il semble ainsi que dans plusieurs localités, les élus ont choisi non pas la formation politique proche de la leur au plan idéologique, mais ont surtout choisi ceux dont le nombre pourrait en cas d'alliance constituer la future majorité. Avec cette particularité pour les élus du FLN, un certain rapprochement avec ceux du FFS et avec les élus indépendants. A la veille de l'installation des assemblées, la chose s'annonce au moins difficile car si le parti relativement majoritaire au niveau d'une APC peut se targuer de pouvoir installer son maire, il est à souligner que l'APC ne saurait être fonctionnelle qu'avec l'adjonction d'autres élus issus d'autres formations et donc avec en vue des blocages et autres joyeusetés. L'expérience a démontré que les communes étant dans ce cas avaient eu, auparavant, bien du mal à être fonctionnelles et souvent il s'était trouvé des assemblées dont les bud-gets étaient bloqués car les délibérations ne s'étaient pas faites à temps. Les communes attendent quant à elles, que leurs élus se mettent rapidement à l'oeuvre car il y a tant à faire!