Côte à côte La mobilisation lors de la marche du 8 mars sera beaucoup plus supérieure que celle du 22 février et du 1er mars. derniers. La colère ne cesse de monter. Les rangs des manifestants grossissent chaque jour un peu plus. Cela signifie que le mouvement ne vient pas du néant, mais d'un long processus qui s'est mûri progressivement et que personne n'a vu venir faute de moyens de sondage adéquats. Tous ceux qui ont hésité au début de la révolte ont fini par rejoindre la rue. Pour ces manifestants, particulièrement les jeunes et les étudiants, «la lettre du président rendue publique, dimanche dernier, est un leurre et une énième manoeuvre de plus pour gagner du temps en attendant d'opérer une nouvelle recomposition». Etudiants et enseignants dans la rue Manifestement, les lignes bougent et l'édifice bâti autour du camp présidentiel s'est lézardé. Devant la détermination populaire, des députés ont rendu leur mandat, des journalistes des médias publics ont démissionné de leurs postes. Plusieurs membres du Forum des chefs d'entreprise(FCE) ont gelé leurs activités dans ce forum. Les étudiants, qui ont investi spontanément la rue le jour-même de l'enregistrement de la candidature du président sortant, sont sortis, hier, encore dans la rue pour manifester contre le cinquième mandat et appeler au changement du système politique à travers plusieurs wilayas. Ils ont battu le pavé et organisé un rassemblement à Ouargla, Constantine, Médéa, Skikda, Oran, Guelma, Annaba, Béjaïa, Blida ainsi qu'à Sétif et Tlemcen, Bouira et Tizi Ouzou. Au niveau de cette dernière ville, les enseignants universitaires ont rejoint la marche des étudiants qui sont sortis dans la rue. Une immense manifestation des étudiants a été organisée à Alger. Les robes noires en colère Idem dans la capitale de l'Ouest (Oran), où des milliers d'étudiants de l'université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf, ont manifesté contre le cinquième mandat et dénoncé la passage en force du pouvoir envers et contre le peuple. Même les lycéens ont manifesté au centre-ville d'Oran contre le cinquième mandat de Bouteflika. A Annaba, une gigantesque marche des étudiants contre le 5ème mandat a été organisée hier... Les avocats de Béjaïa, Constantine, Annaba gèlent leurs activités et dénoncent les atteintes à la Constitution. L'ordre des avocats de Béjaïa a appelé ses membres à ne plus assurer de défense à partir d'aujourd'hui. Les organisations des avocats de la région de Constantine (Oarc) englobant aussi Mila, Skikda et Jijel ont annoncé, dans un communiqué, le boycott du travail juridique dans toutes les cours et tribunaux, dès le mercredi 6 mars. Un sit-in est prévu ce jeudi 7 mars, devant les sièges des cours de justice pour exprimer leur rejet du cinquième mandat et dénoncer «les violations de la Constitution et des lois de la République». Les blouses blanches de la partie Les médecins ont appelé de leur côté à observer des rassemblements à l'intérieur des enceintes hospitalières demain. En outre, répondant à l'appel lancé sur Facebook par l'un d'eux, de nombreux artistes se sont réunis avant-hier sur les marches du TNA à Alger pour exprimer leur opposition au 5e mandat pour Bouteflika. Un clip contre le 5e mandat a été diffusé sur YouTube, montrant plusieurs artistes algériens qui ont brandi des roses, menottes, chaînes et autres symboles.