«il y a des territoires où il faut mériter ses succès, c'est le cas de l'Algérie» a en effet déclaré l'ancien Premier ministre. L'ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a mis en exergue jeudi denier l'importance du marché algérien pour les entreprises hexagonales. M.Jean-Pierre Raffarin a, en effet, déclaré à partir de Paris qu'«au moment où les deux Etats négocient un traité d'amitié, il est essentiel que nos entreprises soient présentes de part et d'autres de la Méditerranée et d'abord nos PME», a-t-il insisté. Sans ambages, l'intervenant qui est actuellement membre de la Commission des affaires étrangères au Sénat français, relèvera qu'il n'y a point aujourd'hui «de chasse gardée dans l'économie mondiale». Encore plus explicite, M.Raffarin ajoutera qu'il y a en revanche, «des territoires où il faut mériter ses succès». «C'est le cas de l'Algérie», a-t-il précisé. Ainsi, et à travers une telle déclaration, il semble loisible de dire que quoi qu'il en soit du contexte politique plutôt «effervescent» dans lequel baignent actuellement les relations algéro-françaises au sujet notamment de la très controversée loi du 23 février, il n'en demeure pas moins que le marché algérien en termes d'affaires et d'opportunités économiques à saisir, intéresse au plus haut degré les autorités politiques de l'Hexagone. C'est là une certitude que M.Raffarin a confirmé, on ne peut mieux clairement, dans ses propos tenus jeudi dernier lors d'un colloque organisé à Paris par l'Institut du monde arabe (IMA) au sujet des «relations euro-arabes». Il dira à cet effet que l'Etat algérien dont l'ouverture du marché est effective dans plusieurs domaines d'activité «a lancé un important programme de grands travaux». Allusion faite assurément au plan quinquennal de relance économique initié par M.Abdelaziz Bouteflika à hauteur de 60 milliards de dollars. Beaucoup de projets sont en effet initiés dans plusieurs secteurs d'activité, susceptibles de susciter le concours des entreprises françaises à leur mise en oeuvre. Cependant, force est de constater qu'après le prétexte politico-sécuritaire, les patrons français invoquent souvent l'archaïsme du système financier algérien pour justifier leur frilosité à venir investir en Algérie. Cette attitude maintenue notamment par le patronat français (Medef) a amené notre ministre des Finances, M.Mourad Medelci, à programmer en juillet dernier une visite officielle à Paris en vue de convaincre davantage les entreprises françaises au sujet des perspectives d'investissements étrangers en Algérie qui, selon lui, ne manquent point de réalisme. Ce faisant, M.Medelci a pour rappel, annoncé aux milieux d'affaires français l'ouverture prochaine du capital du CPA, tout comme il a mis en valeur la mise en place, dès 2006, d'un nouveau système de paiement interbancaire et de la monétique. Notre ministre des Finances a aussi relevé l'efficacité du système juridique algérien, une manière comme une autre de démontrer que désormais toutes les conditions sont réunies pour la concrétisation sur le terrain des investissements étrangers. Néanmoins, il semble, et c'est là l'avis des observateurs, que la France économique, notamment les membres du Medef, continuent de considérer l'Algérie comme étant seulement un bon client ne pouvant se passer des produits français. De ce fait et malgré les discours de bonnes intentions des autorités politiques hexagonales, il est certain que beaucoup reste à faire pour que les investisseurs français daignent enfin placer leurs capitaux en Algérie.